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Centenaire Karl-Amadeus Hartmann

Le centenaire de la naissance de (né le 2 août 1905) sera passé quasiment inaperçu lors de cette année 2005. À l'exception d'une production de son opéra Simplicius Simplicissimus dans le cadre du Festival d'Opéra de Munich 2005, les festivités auront été d'une rare timidité. Compositeur sur le tard, il apprit son métier sous la houlette de Joseph Hass, Hermann Scherchen et Anton Webern. Sa musique tendue et engagée recycle de nombreuses influences : la musique sérielle, les chants hébraïques et révolutionnaires en passant par des citations plus ou moins explicites de Mahler, Berg, Bartòk et Webern. Entre la fin de la seconde guerre mondiale et sa mort en 1963, le compositeur connut une période créative intense alors qu'il se démenait pour faire connaître la musique de son temps, notamment à travers la série de concerts Musica Viva.

Composé lors des premiers jours de la seconde guerre mondiale, le Concerto funèbre pour violon et orchestre à cordes fut initialement appelé Musik der Trauer (musique de deuil) avant d'être remanié en 1959. Ecrite en quatre mouvements enchaînés, cette partition d'une désolation et d'une tension poignantes est sans aucun doute l'un des plus grands chefs d'œuvre de la musique concertante avec violon du siècle dernier. Le jeune violoniste bulgare , violon solo de l'Orchestre d'Auvergne, possède la technique et la musicalité nécessaire pour affronter l'œuvre. Bien accompagné par à la tête de la formation auvergnate, ils nous livrent une interprétation très pudique de l'œuvre. Cependant, le mélomane pourra préférer les enregistrements d'Isabelle Faust et de Christopher Poppem (ECM), de Thomas Zehetmair et de Heinz Holliger (Teldec) et de Michael Erxleben et de Claus-Peter Flor (Berlin Classic). La Symphonie n°4 inspirée du Quatuor à cordes n°1 et écrite à l'origine pour voix et orchestre (1938) fut réduite, en 1947, pour orchestre à cordes. Toute aussi abandonnée et désespérée que le Concerto funèbre, cette création montre bien dans quel état d'esprit se trouvait alors ce compositeur qui se réfugia dans son art pendant les années de guerre. L'orchestre et son chef trouvent d'emblée le ton juste pour rendre justice à cette partition.

Autre symphoniste du XXe siècle et ami de Hartmann, et son I Sentimenti di C. P. E Bach sont proposés en complément de cet album. Cette pièce est une transcription pour flûte, harpe et cordes de la fantaisie pour clavier avec accompagnement de violon de Carl Philipp Emmanuel Bach. Renforcé par deux représentants de la jeune excellence musicale française : le flûtiste Philippe Bernold et le harpiste (actuellement soliste au Philharmonique de Vienne), l'Orchestre d'Auvergne sert cette pièce charmante à défaut d'être un chef d'œuvre. Enregistré à l'Opéra de Vichy, ce disque bénéficie d'une superbe prise de son, atout supplémentaire pour ce disque au programme original.

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