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Heinz Spœrli et Suites de Bach : In den Winden Im Nichts

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Suites pour violoncelle seul, numéros 2, 3 et 6. Chorégraphie  : Heinz Spœrli. Décors : Sergio Cavero. Costumes : Heinz Spœrli. Lumières, Martin Gebhardt. Avec le Ballet de Zurich. Violoncelle : Claudius Herrmann. Réalisation : Andy Sommer. Enregistré à l’Opernhaus Zürich en juin 2004. 1 DVD Bel Air Classiques BAC015. Menu et livret en français, anglais, allemand, espagnol. Bonus : Interview de Heinz Spœrli (22 minutes). Toutes zones. Durée : 87 minutes.

 

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est directeur du ballet de Zürich depuis 1996. Chorégraphe également, il a revisité nombre de chefs-d'œuvre du répertoire classique, tels que Giselle, Roméo et Juliette, Cendrillon, Coppélia et le Lac des Cygnes.

D'inspiration balanchinienne, son approche de la danse est très « instinctive » : En prenant pour support de son ballet Im den winden im nichts des suites pour violoncelle de , il risquait de s'inscrire dans un recopiage consciencieux de ses prédécesseurs néoclassiques (dont beaucoup utilisent également la musique baroque) ; parmi eux, le nom de Forsythe vient très vite : hyper-extensions, déstructurations du corps par rapport au mouvement, réflexions sur le rapport des corps avec leur découpe dans l'ombre (on pense beaucoup à Steptext et à The Vertiginous Thrill of Exactitude). Mais une grande cohérence fait la différence de ce « créateur de danse » qu'est , comme il aime à se définir. L'homogénéité de tout le ballet est assurée par la savante composition de soli, qui encercle le ballet, en l'ouvrant et en le clôturant, de scènes de corps de ballet, ou de pas de deux ; Le ballet est à la recherche de la perfection classique, ou d'une idée de cette perfection-là, en usant de la symétrie comme d'un langage à part. A l'inverse, l'asymétrie des ensembles forme un intéressant échange entre ce qui nous est donné à voir et ce qu'il nous est donné à entendre. Claudius Herrmann précise qu'il est influencé par deux types de jeu, celui de la technique russe de part son professeur David Gerindas et son expérience du monde baroque par ses activités au sein de l'orchestre de Nikolaus Harnoncourt. Il nous confie que cette bible de tous violoncellistes est une invitation évidente à la danse jalonnées d'allemandes de sarabandes ou encore de gavottes et de gigues enivrantes sans oublier que la quiétude du violoncelle nous appelle à une intimité rassurante, comme une confidence avouée dans la tranquillité d'un confessionnal.

Un cercle de fumée aux couleurs changeantes sera quasiment l'unique décor de l'évolution des artistes, qui se détache du fond par le travail subtil sur l'équilibre ; la mise en espace des danseurs les rend assimilables à des statues grecques, mais emplies d'une énergie invisible. La recherche esthétisante de ce ballet est éclairante, sans redondances avec ce que l'on peut connaître dans la masse inutile de nombreux ballets se disant néoclassiques.

L'ensemble du corps de ballet est très impressionnant : les hommes sont très musclés, et éloignés du stéréotype du danseur au physique romantique (qui est entre autres, frêle, aux longs membres, au regard vitreux, à l'en-dehors qui est soi-disant bon car naturel). Mais cette imposante musculature n'est pas incompatible avec la souplesse, et, sans aller au-delà de ce que permet le corps, les hommes semblent admirablement bien équilibrés dans la balance agilité et puissance. Les femmes sont elles aussi plus charnues que les gymnastes que l'on voit parfois évoluer sur certaines scènes de théâtre.

Belle réalisation, ce DVD montre également que le répertoire peut se renouveler, à partir du moment où il recherche, au-delà du Beau, un semblant d'âme.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Suites pour violoncelle seul, numéros 2, 3 et 6. Chorégraphie  : Heinz Spœrli. Décors : Sergio Cavero. Costumes : Heinz Spœrli. Lumières, Martin Gebhardt. Avec le Ballet de Zurich. Violoncelle : Claudius Herrmann. Réalisation : Andy Sommer. Enregistré à l’Opernhaus Zürich en juin 2004. 1 DVD Bel Air Classiques BAC015. Menu et livret en français, anglais, allemand, espagnol. Bonus : Interview de Heinz Spœrli (22 minutes). Toutes zones. Durée : 87 minutes.

 
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