Un court livre récemment paru aux Éditions Hermann nous fait parcourir un succédané d’idées du premier quart du XXe siècle. Pour support principal, les Mémoires de Serge Diaghilev, agrémentées de l’Apologie de l’avant-garde (projet de lettre de Diaghilev à la presse londonienne), et d’un dossier de points de vue de Paul Morand et de Raymond Brussel, ainsi qu’une chronologie fournie.
Ces Mémoires ne couvrent pas véritablement la vie du grand impresario mais livrent quelques impressions sur des spectacles qu’il a monté et qui ont fait peser sur lui une lourde charge financière. Les personnages qu’on y rencontre sont Tsar, princes et artistes, et l’on a une vive et piquante retranscription d’un état d’esprit de l’époque.
La lettre de l’Apologie de l’avant-garde a un arrière goût d’amertume, ce célèbre orchestrateur tentait de manière permanente d’instaurer de nouveaux moyens de créer un langage novateur, et qui ne tente toutefois pas d’avilir le (déjà !) académisme et classicisme qui ont précédé la Belle Époque.
Enfin, un dossier plus élogieux qu’intrinsèquement informatif clôt ces miscellanées qui sont assemblées pour dégager, au-delà qu’une simple biographie, un certain parfum.