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Michel Dalberto, contre-performance?

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Grenoble. MC2. 04-XII-2008. Gabriel Fauré (1845-1924) : Thème & Variations op. 73 ; Impromptu n°3 en la bémol majeur ; Nocturne en ré bémol majeur n°6 op. 63. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n°31 op. 110. Robert Schumann (1810-1856) : Fantaisie en ut majeur op. 17. Michel Dalberto, piano.

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On attendait l'univers poétique de , les élans de , les excès de . On a trouvé la dureté de Fauré, la délicatesse de Beethoven, la logique raisonnable de Schumann. Soit. Après tout, pourquoi pas. Un interprète qui sort des sentiers battus et des normes établies autour de chaque compositeur, cela peut-être intéressant. Démarches audacieuses, nouvelles, regards personnels, des œuvres présentées sous un jour nouveau… certains relèvent le défi – toujours périlleux – avec succès. A condition, cependant, de défendre leur interprétation avec foi et conviction, de l'offrir voire de la marteler au public de telle façon qu'il n'ait d'autre choix que d'y adhérer. A condition également de rester dans un certain respect de la pensée réelle ou supposée du compositeur.

C'est là, sur ces deux points, que le bât blesse. Comment être convaincu par un Fauré tour à tour dur ou magnifiquement délicat, mais dont la pensée musicale devient incompréhensible tant elle est fractionnée ? Comment adhérer à un Beethoven, là encore parfois d'une délicatesse magique mais sans réel relief ? Comment être transporté par un Schumann comme absent ?

Certes, est capable de tirer des sonorités translucides de son instrument, tellement perlées qu'elles évoquent par moment la harpe. Mais cela ne suffit pas à convaincre. Si les choix inhabituels d'interprétation attisent la curiosité, ce n'est que pour mieux révéler que le pianiste ne communique pas avec son public. Il joue des œuvres, avec une technique impeccable, mais semble avoir nié leurs âmes. Jusqu'aux bis.

Pour cette fin de concert, nous offre généreusement et volontiers trois bis : deux impromptus de Schubert – le répertoire pour lequel il a été sacré – une pièce de Debussy. Et là, la magie tant attendue opère peu à peu. Si le premier impromptu de Schubert, très fluide, déçoit un peu par son manque de respiration et, là encore, de relief, le second nous est offert dans toute sa poésie. Arrive enfin le Debussy, limpide et envoûtant, à travers lequel on ressent enfin la présence du pianiste. On est transporté par le flot de sons, chaque sonorité est magnifiquement pensée…

Dommage que ce moment tant attendu arrive si tard !

Crédit photographique : © DR

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Grenoble. MC2. 04-XII-2008. Gabriel Fauré (1845-1924) : Thème & Variations op. 73 ; Impromptu n°3 en la bémol majeur ; Nocturne en ré bémol majeur n°6 op. 63. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n°31 op. 110. Robert Schumann (1810-1856) : Fantaisie en ut majeur op. 17. Michel Dalberto, piano.

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