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Paris. Salle Pleyel. 27-IV- 2009. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en la majeur n°20 D 959. Béla Bartók (1881- 1945) : Sonate pour piano BB 88 Sz. 80. Claude Debussy (1862- 1918) : Bruyères, Feux d’artifices, La terrasse des audiences du clair de lune (Préludes, livre II) ; Les collines d’Anacapri, La fille aux cheveux de lin, La cathédrale engloutie, Minstrels (Préludes, livre I). Frédéric Chopin (1810- 1849) : Polonaise en la bémol majeur « Héroique » op. 53. Lang Lang, piano

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Depuis février, la capitale a accueilli deux fois déjà (dont un concert avec le Gewandhaus de Leipzig et Riccardo Chailly) et n'est pas prête à lâcher prise. A mettre sur le compte de l'offre ou de la demande, la salle ne désemplit pas. Pour son récital salle Pleyel, il explore un programme éclectique qui surprend, à tous niveaux.

Étonnantes, la clairvoyance et l'inspiration que le pianiste déploie dans une des dernières sonates de Schubert. Sa technique est alors sa meilleure alliée pour sculpter des phrases sensibles, aériennes, ou donner à la main gauche une légèreté mozartienne. Dans presque tous les passages lyriques, il a su dépister les idéaux célestes de cette musique. Cependant, la recherche accrue du caractère le mène parfois dans une voie sans issue. A vouloir exagérer chaque moment, ils en ressortent morcelés et tantôt stéréotypés. La brutalité martiale annihile la finesse, les accents secs assénés sans retenue contredisent la rondeur, la fureur des passages rapides anéantit la poésie… L'excentricité est l'ennemi du bien. Il est clair néanmoins que cette version n'a rien d'un coup de tête et que les bonnes idées sont à retenir. Schubert l'inspire et plus tard, qui sait…

La Sonate de Bartók donne à l'artiste l'occasion de jouer avec le feu. Sa maîtrise de l'instrument, sa victoire sur le monde physique, a les atours d'un feu d'artifice. Il s'abandonne à la force primaire et volcanique de la partition avec une virtuosité désinvolte. Encore une fois, cependant, percent des accents ou contrastes stéréotypés qui donnent une impression de précipitation difficile à chasser.

Rien de plus différent que les Préludes de Debussy pour oser finir avec charme plutôt qu'en force. Pour mettre au service de la sensualité, des couleurs évanescentes et des murmures translucides de cette langue, sa culture du son. Et il y parvient. S'il n'y avait cette urgence percussive dans les forte, cette brutalité qui s'invite inopinément, il serait presque sur la bonne voie

Étonnant, le choix d'une Polonaise de Chopin pour clore un récital qui préfère la maturité, l'intériorité. Surtout quand tout porte à croire que le pianiste lui-même n'y prend pas plaisir. Précipitation, raideur, distance… Dommage d'amoindrir l'expérience par un retour inutile à la fan satisfaction.

Crédit photographique : © Detlef Schneider / DG

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Paris. Salle Pleyel. 27-IV- 2009. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en la majeur n°20 D 959. Béla Bartók (1881- 1945) : Sonate pour piano BB 88 Sz. 80. Claude Debussy (1862- 1918) : Bruyères, Feux d’artifices, La terrasse des audiences du clair de lune (Préludes, livre II) ; Les collines d’Anacapri, La fille aux cheveux de lin, La cathédrale engloutie, Minstrels (Préludes, livre I). Frédéric Chopin (1810- 1849) : Polonaise en la bémol majeur « Héroique » op. 53. Lang Lang, piano

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