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Dijon, Auditorium, 20-X-2009. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Israel in Egypt. Julia Doyle et Marlene Grimson, sopranos ; Robin Blaze, alto ; James Oxley, ténor ; Peter Harvey et Stephan MacLeod, basses. Arsys-Bourgogne, Concerto Köln, direction : Pierre Cao

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Les commémorations ont du bon ; celle de la mort de Haendel permet de vivre l'Exode comme si on y était : l'interprétation flamboyante que donne d'un des oratorios les plus connus du compositeur suit le texte sacré au plus près. La dynamique et les nuances y sont au service d'un figuralisme expressif des plus percutants.

Cette œuvre laisse peu de place aux soli, mais met en valeur le chœur et l'orchestre : elle occupe donc une place à part dans l'histoire de ce genre musical. Cet oratorio est bâti en deux parties : L'Exode et Le Cantique de Moïse. La première est narrative, la seconde plutôt axée sur un commentaire du texte sacré et s'achève par des chants de louange à la gloire du Seigneur. Le récit de l'Exode se fait essentiellement grâce aux chœurs et le cantique voit apparaître des soli et des duos en alternance avec eux.

L'écriture très variée de Haendel s'adapte aux différentes situations auxquelles sait se plier avec maîtrise. Les fugues aux sujets les plus torturés, telle que celle qui illustre une des plaies d'Egypte où l'eau du Nil se change en sang, deviennent vraiment limpides. Le chœur sait aussi bien exprimer la douceur de la pastorale («He led them forth like sheep») que la terreur qui saisit les Egyptiens quand les ténèbres s'étendent sur leur pays, ou, dans la seconde partie, quand les poursuivants sont engloutis dans la Mer Rouge. Dans ces trois pièces le tempo lent allié à la nuance piano apporte un contraste très baroque avec l'agitation des autres interventions. La virtuosité des deux groupes se manifeste dans les vocalises de gloire («I will sung unto the Lord») et surtout dans le chœur final, même si dans ce dernier la vitesse étourdissante requise par le chef est à la limite des possibilités humaines !

Le a déjà été apprécié l'an passé par le public dijonnais dans un travail de sur la famille Bach. Aujourd'hui il ne nous déçoit pas ; le son de cet orchestre nerveux et souple est toujours mœlleux et homogène. Le premier violon Markus Hoffmann fournit un remarquable travail de relais entre le chef et le reste des musiciens. Les cordes soudées et dynamiques servent le figuralisme de l'écriture ; les anches accompagnent avec subtilité le duo de basses et les cuivres ponctuent avec bon goût les chœurs de gloire de la seconde partie.

Les solistes jouent un rôle plus modeste que d'habitude, mais ils ne sont pas en retrait dans cette interprétation de qualité. a été déclaré souffrant, mais pourtant il nous régale de son timbre très adapté à ce type de musique et son professionnalisme lui permet de triompher des airs les plus périlleux de la partition, comme celui des grenouilles («Their land brought forth frogs»). Julia Doyle possède une voix limpide et puissante qu'elle manie avec élégance. James Oxley est un récitant efficace et les basses, guerrières à souhait dans «The Lord is a man of war», y dialoguent virilement avec le trio d'anches.

Le travail rigoureux et cohérent de permet d'apprécier toute la subtilité de l'écriture imagée de Haendel et de suivre la variété et la progression d'une œuvre à la fois chatoyante et grandiose. Le public nombreux et subjugué attend avec impatience sa prochaine réalisation.

Lire les chroniques d'Israel in Egypt par les mêmes interprètes à Vézelay et Paris.

Crédit photographique : © François Zuidberg

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Dijon, Auditorium, 20-X-2009. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Israel in Egypt. Julia Doyle et Marlene Grimson, sopranos ; Robin Blaze, alto ; James Oxley, ténor ; Peter Harvey et Stephan MacLeod, basses. Arsys-Bourgogne, Concerto Köln, direction : Pierre Cao

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