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Et la lumière fut

Cycle Planète Terre

La Cité de la Musique, dans le cadre du cycle Planète Terre, proposait lors de cette soirée des morceaux contemporains ayant pour source d'inspiration la lumière, sous quelque forme que ce soit. L' interprétait donc les œuvres de trois compositeurs de la deuxième moitié du XXème siècle. Solar, la première pièce présentée, est un morceau principalement harmonique, aux appuis rythmiques simples, dans lequel la recherche a été axée sur les timbres et l'environnement harmonique dans lequel l'auditeur est plongé en permanence. La lumière de Solar est une lumière entourant tout, omniprésente, dans laquelle on baigne. Tout en conservant une grande unité, on observe néanmoins des contrastes rythmiques importants dans la deuxième partie de la pièce. L'électronique qui y est utilisée est discrète et sa présence ne crée donc pas de séparation d'avec les instruments acoustiques. Le deuxième morceau, une création, apparaît beaucoup moins abstrait et complexe que le précédent. tente d'y décrire des tunnels dans lesquels la lumière pénètre en nous faisant découvrir, de l'autre côté, des paysages insoupçonnés. Pour ce faire, il utilise beaucoup de glissandi, et donc des instruments où leur exécution est aisée (vents, trombones, cordes). Le résultat est plutôt agréable, certains moments, comme le tout début, sont très réussis, les différents paysages sont bien différenciés et leur ambiance est très identifiable, mais le rapport entre l'œuvre et la notion de lumière n'est pas aussi flagrant que dans les trois autres œuvres présentées.

Dans Lichtbogen («arc électrique» en allemand), s'attaque à une tout autre qualité de la lumière que celle présentée dans Solar. Cette fois-ci, c'est la lumière sous forme d'énergie, mouvante, sans consistance, que l'on appréhende. Le morceau n'a d'ailleurs que peu de consistance, et, bien que l'univers qu'il crée, ainsi que le processus de sa composition, soient intéressants, le résultat nous laisse un peu sur notre faim. Le dernier compositeur, , présente enfin une vision, une interprétation et un traitement de l'élément «lumière» radicalement différents de ses deux congénères : At First Light est une œuvre nerveuse et contrastée, dans laquelle le compositeur décompose la lumière de l'aube en des rais de toutes les couleurs jaillissant et fusant à chaque instant, comme s'ils étaient émis par les différents instruments. Une réussite, permise en grande partie par l'interprétation irréprochable des musiciens de l' sous la baguette précise de .

Crédit photographique : © Aymeric Warmé-Janville

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