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Phaedra, label flamand enthousiasmant et prospecteur

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Jef van Hoof (1886-1959) : Herinneringsouverture (Ouverture du Souvenir) ; Perzeus Ouverture (Ouverture Persée) ; Symphonie n°2 en la bémol majeur. Orchestre Philharmonique Janáček d’Ostrava, direction : Ivo Venkov. 1 CD Phaedra 92067 « In Flanders’Fields vol. 67 ». Code barre : 5412327920674. Enregistré du 24 au 27 août 2010 en la Salle de Concert du Janáček Philharmonic Orchestra Ostrava, République Tchèque. DDD. Notices quadrilingues (néerlandais, anglais, français, allemand) excellentes (Luc Leytens). Durée : 53’20.

 
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Parmi la presque centaine de disques que comporte actuellement le catalogue de l'entreprenant label Phaedra fondé en 1992 et situé à Beveren près d'Anvers, une bonne soixantaine forme la série «In Flanders'Fields» à laquelle nous devons la publication auparavant inespérée de bien des richesses musicales de Flandre et de Wallonie, œuvres que ce label sauve ainsi de l'indifférence et de l'oubli.

La série «In Flanders'Fields» fut conçue non seulement dans ce but, mais également pour promouvoir des artistes très doués du pays, intéressés dans l'étude et l'enregistrement de ces œuvres. En première récompense officielle de son labeur constant, le 12 mars 2002, lors d'une cérémonie de la SABAM à Bruxelles, Phaedra se vit attribuer le Prix de Fugue 2001 de l'Union des Compositeurs Belges. Depuis, la série «In Flanders'Fields» n'a cessé de croître de façon constante, acquérant de ce fait une réputation mondiale. En voici deux des dernières réalisations.

Avec cette réalisation, Phaedra conclut en beauté, et brillamment, son intégrale des six symphonies de (1886-1959), et cela après avoir déjà publié les Symphonies n°1 et n°4 (92013), n°3 (92051), n°5 et n°6 (92044). Lors des chroniques précédentes, nous avions dit tout le bien de ces enregistrements, tandis que le disque sous rubrique nous paraît atteindre des sommets d'interprétation encore plus élevés. Le maître d'œuvre en est le remarquable jeune chef d'origine bulgare , actuellement professeur de direction d'orchestre au Conservatoire Royal de Musique d'Anvers où il a certainement été en contact avec ces partitions de . Il dirige ici l'excellent orchestre Janáček d'Ostrava en Moravie-Silésie.

Le disque s'ouvre de manière plutôt guillerette et moqueuse par l'Ouverture du Souvenir (1917) qui s'amplifie peu à peu en une écriture particulièrement riche et fouillée, aboutissant à la citation de divers hymnes nationaux : God save the King, Marseillaise et Hymne Tsariste si cher à Tchaïkovski (fin de 1812 et de la Marche Slave). L'œuvre eut un succès tel qu'elle fut même dirigée le 21 décembre 1935 au Kurhaus d'Aix-la-Chapelle par un certain … Herbert von Karajan !

Composée plus tôt, l'Ouverture Persée (1908) commente musicalement le héros de la mythologie grecque en une œuvre assez lisztienne et même wagnérienne, fougueuse et triomphale, dans laquelle van Hoof se révèle une sorte d'Adolphe Biarent flamand.

Mais le sommet de ce CD est bien évidemment cette merveilleuse Symphonie n°2 en la bémol (1941) qui, par son écriture sereine, semble exorciser les horreurs de cette époque trouble où elle fut conçue. L'interprétation d' surclasse nettement, notamment par des tempi plus judicieux, celle de Silveer Van den Brœck chez Marco Polo / Naxos, en égalant celle de la bande radio tout aussi splendide de Daniel Sternefeld. On pardonnera dans ce cas un léger canard aux cuivres dans un passage délicat du deuxième mouvement Scherzo (piste n°4 à 4'36) qui curieusement n'a pas été jugé nécessaire d'être corrigé.

Voici donc un CD qui comblera tous les mélomanes, et particulièrement ceux friands de belles pages post-romantiques.

(1870-1965) : Sonate en mi pour cor et piano op. 18 ; Zomeravond (Soir d'Été) pour quatuor de cors. (1784-1851) : Concerto n°1 pour cor : Romance (arrangement de Charles Heylbrœck) ; Duo n°6 pour cor et piano. Serge Gaucet (1866 ? – après 1914) : Allegretto «dédié à Mathieu Lejeune». Jules Busschop (1810-1896) : Chasse pour 4 cors, trompette à clefs et ophicléide. Hendrik Waelput (1845-1885) : Romance (arrangement d'Oscar Rœls). Auguste Dupont (1829-1890) : Intermezzo-Barcarolle «dédié à mon ami Louis Merck». Sur instruments d'époque : Jerœn Billiet, cor. Jan Huylebrœck, piano et ophicléide. Ensemble Mengal : Jerœn Billiet, Bart Indevuyst, Mark de Merlier, Frank Clarysse, Steven Bossuyt, Jan Huylebrœck. 1 CD Phaedra 92065 «In Flanders'Fields vol. 65». Code barre : 5412327920650. Enregistré du 22 au 25 mars 2010 à Pomme Charelle, Maldegem, Belgique. DDD. Notices quadrilingues (néerlandais, anglais, français, allemand) excellentes (Jerœn Billiet). Durée : 61'52.

D'un tout autre ordre, et sous le titre de «L'Automne fait chanter le Cor», voici un CD d'un égal et remarquable intérêt, qui glorifie la tradition lyrique belge de cet instrument aussi noble que poétique qu'est le cor.

Moins connue effectivement que l'École Belge du violon, celle du cor n'en est pas moins importante, initiée par la tradition française de cornistes virtuoses tels que (1784-1851) et Jean-Désiré Artôt (1803-1887), et poursuivie brillamment par les Liégeois Hubert Massart (1793-1858) et Jean-Toussaint Radoux (1825-1889). Le visuel du CD montre d'ailleurs la classe de cor de Jean-Toussaint Radoux aux environs de 1865. Un des plus purs musiciens issus de cette tradition est le célèbre corniste liégeois Francis Orval.

Le programme de ce CD est dominé par deux œuvres d'envergure : le Duo n°6 pour cor et piano de , et surtout l'admirable Sonate en mi pour cor et piano de . Le premier témoigne de la virtuosité directement inspirée par l'atmosphère légère de l'opéra-comique français, tandis que la seconde, d'essence évidemment plus romantique, ou plutôt post-romantique, se distingue par l'utilisation inhabituelle d'un cor en mi (tonalité de cette sonate).

Ces deux œuvres encadrent une série de pages plus ou moins brèves de divers compositeurs, qu'il serait fastidieux de commenter ici (les notices de Jerœn Billiet sont particulièrement exhaustives à ce sujet), mais précisons que si l'on peut regretter que certaines pièces à l'origine avec accompagnement d'orchestre soient exécutées ici dans des arrangements avec piano, ce qui entraîne une certaine monotonie, il n'en reste pas moins vrai qu'aucune n'est médiocre, et que les interprétations sur instruments d'époque des divers exécutants, ainsi que leurs sonorités enchanteresses, n'appellent que les plus vifs éloges. Les amateurs de cor, particulièrement, seront comblés.

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