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L’Ange aux ailes de cristal

Danser pour ne pas mourir.

Un roman sur un danseur étoile de l'Opéra de Paris condamné par une maladie incurable ? Un sujet original et alléchant, surtout lorsqu'on aime la danse. ResMusica s'est donc lancé dans la lecture de ce roman signé Dominique Rebourg.

Petit rappel de l'intrigue : , danseur mondialement connu, apprend qu'il est atteint d'une tumeur cérébrale maligne. Il décide de continuer à danser et de garder son secret pour lui seul. L'étoile s'enferme alors dans ce paradoxe : danser pour ne pas mourir, tout en sachant que danser le tuera.

Les descriptions sur l'univers de la danse de haut niveau sont franchement réussies. L'auteur parvient à restituer les caractéristiques du milieu, tout comme elle parvient à dépeindre avec saveur les egos parfois surdimensionnés et l'amour inconditionnel de la danse, qui empêche d'aimer tout court : « Ici, personne ne parle à personne, ne regarde personne, on se sait là et on sait l'autre, les autres, là ; on
les sent, on fait partie du même corps ; chacun sa place, chacun son rôle, à la perfection. On ne regarde que soi-même, dans les miroirs des murs, dans le miroir interne. Et on danse. Et chacun fait ce qu'il peut, ce qu'il est, et chaque jour un peu plus
».

Le lecteur s'essouffle malheureusement devant le style parfois affecté et pompeux de l'auteur. Certains dialogues relèvent bien plus de la philosophie que de la vie quotidienne. L'abus de parenthèses nuit à la fluidité du discours. Les phrases se révèlent souvent alambiquées : « Le temps passait et il l'entendait passer, s'engloutir dans l'espace noir, infiniment lent, chuinter le long des murailles brutes, pleurer dans les superstructures, y chanter, tel le vent de mer aux navires, glisser le long des barres d'échauffement dont le bois tourné travaillait avec, dans cette suspension de tout, des claquements d'arquebuse ».

La psychologie du héros apparaît également peu compréhensible pour le lecteur. On a du mal à s'émouvoir pour ce qui manque de consistance : on sent trop le héros littéraire et non l'être de chair et de sang.

En définitive, et malgré de superbes envolées lyriques, le roman aurait mérité un traitement plus spontané et moins artificiel.

Un roman à découvrir, qui satisfera surtout les ballettomanes.

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