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Järvi/Gluzman, le tandem démoniaque

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Herrenchiemsee. Spiegelgalerie. 20-VII-2011. Richard Strauss (1864-1949) : Quatre interludes extraits d’Intermezzo : Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op ;35 ; Igor Stravinsky (1882-1971) : L’Oiseau de feu (suite orchestrale de 1945). Vadim Gluzman, violon ; Orchestre du festival de Gstaad, direction : Kristjan Järvi.

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Dans la famille des orchestres de festivals, nous vous présentons aujourd'hui : l'orchestre du festival suisse de Gstaad. Fondée en 2010, cette formation assure désormais les services d'orchestres du festival montagnard et des tournées (dont cette étape allemande) pour montrer le savoir-faire de la manifestation en matière d'excellence musicale. Mais, il ne s'agit pas d'un orchestre téléphone ou d'une phalange de stars (comme l'Orchestre du festival de Lucerne), mais de l'Orchestre de chambre de Bâle augmenté de jeunes étudiants de l'International Menuhin Music Academy et de la Hochschule der Künste de Berne. On tient donc une alliance de choc entre un orchestre tonique et énergique (dont témoignent des disques) et des jeunes enthousiastes et motivés. Ces musiciens peuvent donc se déchaîner et suivre toutes les indications d'un chef aussi charismatique de .

Le benjamin de cette famille de chefs d'exception porte de bout en bout ce programme démonstratif et musical. Il emmène les quatre extraits de l'opéra Intermezzo dans un tourbillon à la fois nostalgique et dansant, évitant le piège de la massivité et de la lourdeur (piège facile dans cette orchestration foisonnante qui ne ménage pas ses effets dans les parties d'introduction et de conclusion). Dans la suite de l'Oiseau de feu, le chef fait tout exploser ! Les tempi sont rapides, les traits saillants et l'orchestre vrombit de toute part. Cette lecture orchestrale, qui use de contrastes de tempi et de dynamiques très volontairement violentes, s'avère démoniaque et cataclysmique. Il faut toute la juvénilité et la maîtrise des musiciens pour suivre cette battue dans ses fulgurances.

On connaît, par le disque, l'excellence du violoniste . Il se lance à l'assaut du Concerto pour violon d' (dont il a laissé chez Bis une version de référence). Aidé par un chef qui partage sa vision, Gluzman expédie tout sentimentalisme ou mièvrerie de cette œuvre presque filmesque par la beauté de ses textures et de ses mélodies soyeuses et onduleuses. Mais cette lecture est sous acide avec un son volontairement tranchant et des choix de tempi radicaux avec un final échevelé presque sardonique comme du Prokofiev ! La technique phénoménale du violoniste lui permet de faire briller tous les détails de sa partie, osant des nuances et des contrastes inattendus. Cette lecture anti-esthétisante s'avère particulièrement pertinente et convaincante.

Le public étonné mais chaleureux devant tant d'énergies et de compétences salue ces artistes et se voit récompensé de deux bis : un Caprice de Paganini pour le violoniste et une « Danse rituelle du feu » de l'Amour sorcier de de Falla pour l'orchestre.

Crédit photographique :  Franz-Josef Fischer.

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Herrenchiemsee. Spiegelgalerie. 20-VII-2011. Richard Strauss (1864-1949) : Quatre interludes extraits d’Intermezzo : Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op ;35 ; Igor Stravinsky (1882-1971) : L’Oiseau de feu (suite orchestrale de 1945). Vadim Gluzman, violon ; Orchestre du festival de Gstaad, direction : Kristjan Järvi.

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