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Musicora : l’heure du bilan

 
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Après trois ans d’absence, le retour remarqué du salon de la musique classique, Musicora, a permis aux professionnels de retrouver leur grand messe annuelle. Changement d’organisateur, changement de lieu – fini les sous-sols du Louvre, changement de dates, … Il est l’heure des premiers comptes.

Quelques chiffres tout d’abord : 110 exposants, 7 000 visiteurs, 1 000 professionnels accueillis lors des « journées pro », 20 concerts ayant rassemblé 205 musiciens, 30 conférences, 7 animations pour les enfants, 16 ateliers de pratique musicale, 5 000 disques vendus, 10 heures d ‘émission en direct de Radio Classique, 7 concerts retransmis en direct par Medici.tv, etc.

Les « plus »

Le « plus » de ce Musicora « nouveau régime » est avant tout sa reprise. La dernière édition datait de 2009. Le salon « concurrent » et biennal Music and you est plus axé sur les pratiques amateurs et les musiques actuelles – de plus son édition 2012 a été annulée. Les propositions de concerts et conférences contrastaient avec les derniers salons, qui s’appauvrissaient d’année en année en la matière. Le lieu, central, est aussi plus agréable que les sous-sols du Carrousel du Louvre, bien que tout aussi mal adapté à un art éminemment sonore. Toutefois l’environnement plus « humain » que les très touristiques rue de Rivoli et jardins des Tuileries est un atout non négligeable. Le pari de réunir les professionnels de la musique classique a été réussi. Loin des institutions, le nombre de représentants d’associations et fédérations indépendantes était supérieur par rapport aux années précédentes. Une série d’espaces, de lieux de rencontres et table rondes réservés aux professionnels a permis à tout un chacun, selon son statut, d’y trouver son compte. L’abondance d’activités proposées pour le grand public a rendu ce salon vivant, loin des alignements de stands des éditions passées. Enfin, même si ce n’est qu’un détail, l’affiche, abandonnant le chansonnier cordiforme médiéval pour une jeune fille tenant son violon comme un rock star était emblématique de ce renouveau.

Les « moins »

Il y en a, qui sont à relativiser. Tout d’abord les dates, juste après le premier tour de la présidentielle, ce qui n’a pas aidé en terme de visibilité médiatique, la presse étant plus intéressée d’émettre des hypothèses sur le futur gouvernement que d’autres choses.

L’absence des grands institutionnels. Pas de stand du Ministère de la Culture, absence de l’Education nationale (le calendrier électoral a du y jouer), absence des principaux opérateurs culturels public (Radio France, Opéra national de Paris, …), présence réduite de la Cité de la Musique et très peu de représentations européennes ou internationales. Toujours du fait des élections, aucun politique n’a fait le déplacement, à l’exception, incognito, d’Aurélie Filipetti, pas encore ministre. Quant à Jacques Toubon, retiré de la vie politique, il était présent en tant que président de la FEVIS.

Déplorons aussi qu’aucune institution productrice de spectacles – les opéras en premier lieu – n’aient profité de Musicora pour annoncer leurs saisons, alors que les dates étaient propices. Absence aussi des « grands » festivals, qui début mai ont soldé presque toutes leurs places.

Enfin point de vue pratique ce n’est pas l’information – traduisez : la presse spécialisée – qui « accueillaient » les visiteurs à l’entrée mais les éditeurs (à une exception près), et une simple tenture séparaient les stands de pianos de nos autres confrères, contraints à passer trois jours à entendre les Lettres à Elise superposées.

Malgré un calendrier peu propice, Musicora est revenu en 2012 et a eu lieu. L’édition 2013 est déjà en préparation, gageons que le cru sera encore meilleur.

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