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Les Siècles et Liszt, noblesse de ton et maîtrise technique

Esquissée en 1847 mais terminée presque dix ans plus tard, la Dante Symphonie est l'évocation musicale du paysage sonore inscrit dans la Divine Comédie de Dante Alighieri selon les suggestions de lecture de Liszt.

Repartie en trois mouvements comme la structure du chef-d'œuvre italien, elle se partage en Inferno et Purgatorio et se termine avec un Magnificat qui laisse pressentir la Jérusalem céleste. Le premier mouvement, évoquant les tourmentes infernales est certainement le plus réussi. On y relève cinq motifs principaux précédés d'un thème-Leitmotiv qui ponctue la fin de chaque section. À plusieurs reprises, le compositeur inscrit dans la partition des passages du texte de Dante qui permettent de mieux comprendre ses intentions et les sentiments qui animent les différents mouvements.

Ces sentiments sont très bien restitués par l' qui interprète de façon cohérente et avec une grande passion la partition entière. Le désespoir et l'angoisse de l'enfer rendus avec des sonorités sombres et puissantes se mêlent à la clarté sonore et aux différentes couleurs du Purgatoire. Le plaisir de l'écoute va de paire avec le magistral équilibre orchestral. Extraordinaire est l'effet musical atteint dans le Magnificat où le murmure « merveilleusement doux » du chœur d'enfants traduit idéalement les sonorités éthérées des sphères divines.

Même élégance sonore et émotion lyrique dans Orpheus qui compte aussi parmi les plus belles œuvres symphoniques de Liszt. La simplicité de l'interprétation orchestrale sous la direction de met en évidence la grandeur de l'inspiration lisztienne mais aussi les qualités de cet orchestre. La conclusion en pianissimo s'inscrivant dans la douceur de la partition et dans son atmosphère mystérieuse en témoigne justement de la noblesse de ton et de la maîtrise technique.

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