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Energie et mouvement sonores à Perpignan autour de Lucie Prod’homme

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Perpignan. Festival Syntax. Auditorium John Cage du Conservatoire Perpignan Méditerranée. Concert du 12-III-2013

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Sous la houlette de , concepteur hors norme, et de , virtuose de la console de projection, le Département de composition et création sonore du CRR Perpignan-Méditerranée recevait la compositrice Lucie Prod'homme dans le cadre des trois journées du Festival Syntax : une manifestation qui permet, trois fois l'an, aux étudiants du département de création de faire entendre leurs travaux aux côtés de l'artiste invité.

Compositrice et pédagogue, chanteuse et comédienne, qui nous révélait toutes les facettes de son art au sein d'une programmation très éclectique, Lucie Prod'homme a créé la classe de composition électroacoustique de la Cité de la Musique de Marseille en 2002 et pratique l'improvisation et le jazz au sein de différents groupes (Lulu Berlue Trio, Free-Sons Trio) en tant que chanteuse.

Dans l'auditorium du Conservatoire où la cinquantaine de haut-parleurs de l'Acousmonium Motus étaient installés pour la projection du son, les étudiants et , interprète des oeuvres de Lucie Prod'homme, se relayaient à la console pour l'écoute (les yeux fermés) d'oeuvres acousmatiques dont ils inscrivaient dans l'espace les trajectoires originales: celle de Leçon du silence (2012) par exemple, dans laquelle Lucie Prod'homme, en hommage à John Cage, teste les vertus du silence durant 13'13 de « presque rien ».

Passionnantes à plus d'un titre, les oeuvres mixtes de la compositrice invitaient sur scène de jeunes interprètes des classes de piano, saxophone, flûte et percussions pour jouer (Le piano sans maître), dialoguer (Par-delà les nuages) ou lutter (Contre bande) avec le support électroacoustique sans jamais contraindre le geste instrumental. Dans Eclosion, « à jouer très joyeusement » précise la compositrice, les sons bruiteux de la « bande » vrillant l'espace viennent hybrider/pervertir les résonances du piano et du vibraphone dans un effet de « morphing » très subtil.

Répondant à la commande de l'Institut Jean Vigo de Perpignan, quatre compositeurs issus de la classe de – Anne Bouchicot, Fernande Debon, Agnès Bonnissol et Laurent Ballester – ont réalisé « la bande-son » du film de Walter Ruttmann Berlin, symphonie d'une grande ville (1927). Chef d'oeuvre du cinéma muet, la pellicule célèbre la métropole alors en plein essor en une « symphonie » de rythmes et d'images quasi musicale. Contrepoint sensible et économe, le support électroacoustique vient ici souligner les articulations et donner aux images une profondeur tout à fait remarquable.

Dans J'aime pas du tout comment tu chantes, création mondiale qui venait boucler ces trois journées festives, Lucie Prod'homme est toute à la fois concepteur et interprète. « Cant'actrice » très remontée au côté de son partenaire – à la scène comme dans la vie – le percussionniste et batteur Richard Arapian, elle tient la scène une heure durant au fil d'un scénario un rien délirant qui inclut des pièces de répertoire (Offenbach, Mozart, Cage, Berio, Aperghis…) et des pages originales écrites de sa main: le tout assumé avec un talent fou et un abattage vocal très impressionnant qui tenaient en haleine un auditoire totalement conquis.

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