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Andris Nelsons et Birmingham pour le War Requiem au TCE

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Paris, Théâtre des Champs-Elysées. 08-VI-2013. Benjamin Britten (1913-1976) : War Requiem op. 66. Erin Wall, soprano ; Mark Padmore, ténor ; Hanno Müller-Brachmann, baryton ; Maîtrise de Radio France (chef de chœur : Sofi Jeannin) ; Chœur Symphonique de Birmingham (chef de chœur : Simon Halsey) ; Orchestre Symphonique de Birmingham, direction : Andris Nelsons

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Désespoir et apaisement : ce sont les sentiments que l'on doit ressentir à la fin du War requiem, et cette exécution n'y a pas manqué. Pour cette première fois que l'œuvre était donnée au Théâtre des Champs-Élysées, la Maîtrise de Radio-France était judicieusement placée au fond de la corbeille. D'ailleurs, à l'exception des enfants, ce sont les mêmes interprètes qui ont donné le concert commémorant la création de l'œuvre à la Cathédrale de Coventry, en mai 2012.

La lecture d', comme on pouvait s'y attendre, garde le contrôle jusque dans les moments les plus paroxystiques. La clarté et la pertinence caractérisent aussi ses choix, comme ces tempos très lents, qui soulignent le funèbre balancement des mesures à sept temps (Dies irae et Lacrimosa). Au début du Libera me, on croirait voir les morts qui
    « Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ».

Il s'agit donc d'une interprétation à la fois personnelle et fidèle aux indications du compositeur. Le chef sait obtenir des solistes de l'orchestre des interventions marquantes, comme le sont également les séquences où il dirige le chœur a capella. Cependant, malgré la haute qualité d'ensemble, certains passages ont pu paraître moins remarquables, sans être pour autant manqués. La première moitié des poèmes d'Owen souffre ainsi d'une certaine raideur, sans véritable dialogue entre un ensemble instrumental timide et des chanteurs corsetés, encore qu'excellents. Un exemple frappant en est le solo « Be slowly lifted up », dans lequel le baryton et le timbalier semblent se retenir mutuellement. Ou encore « One ever hangs« , dans lequel on admire la souplesse de , comme au temps où il chantait la haute-contre, plutôt que d'être ému par sa description de l'Homme des douleurs. Si les deux chanteurs paraissent manquer légèrement d'impact, ils se montrent à leur meilleur dans la rencontre finale, extrêmement détaillée et poignante. La soprano réussit à mettre l'exquise délicatesse de son chant au service d'une partie qui réclame avant tout d'autres qualités, et le résultat est remarquable.

Outre l'excellent orchestre, d'une belle qualité de timbres, il convient de saluer la performance du chœur de Birmingham : sauf dans un Confutatis trop pâle, l'énergie et la concentration atteignent un niveau très impressionnant, sans que la beauté sonore en souffre, témoin, entre autres, la reprise pianissimo du Quam olim Abrahae. Une soirée digne d'une œuvre dont la portée demeure universelle et intacte.

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Paris, Théâtre des Champs-Elysées. 08-VI-2013. Benjamin Britten (1913-1976) : War Requiem op. 66. Erin Wall, soprano ; Mark Padmore, ténor ; Hanno Müller-Brachmann, baryton ; Maîtrise de Radio France (chef de chœur : Sofi Jeannin) ; Chœur Symphonique de Birmingham (chef de chœur : Simon Halsey) ; Orchestre Symphonique de Birmingham, direction : Andris Nelsons

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