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A Reims, La Verbena sacrifiée

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Reims. Opéra. 7-XII-2013. Tomás Bretón (1850-1923) la Verbena de la Paloma, zarzuela en un acte sur un livret de Ricardo de la Vega. Thierry Pécou (né en 1965) Rêve de carnaval, en mode andalou, création sur un livret de Christine Mananzar. Mise en scène et décors : Christine Mananzar. Costumes : Luz Moreno, Karin Wehner. Lumières : Thomas Rebou. Chorégraphie : Catherine Lopez. Avec : Stéphane Malbec-Sénéchal, Julian ; Sébastien Lemoine, Hilarion ; Irina de Baghy, Rita ; Jean-Louis Mélet, Sebastian ; Amélie Robins, Susana ; Mayuko Karasawa, Casta. Maîtrise de Reims. Chef de chœur Sandrine Lebec. Ensemble Variances. Direction Thierry Pécou.

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Une zarzuela très populaire dans les pays de langue espagnole, complétée par une conclusion originale de , l'idée était alléchante, sur le papier tout du moins. Car pour être une réussite, il aurait fallu qu'un minimum de règles soient respectées, ce qui n'a pas été le cas.

En effet, qu'entendons nous de La Verbena de la Paloma ? Pas grand chose, en fait. L'ouvrage a été réduit à son strict minimum, en ôtant tous les dialogues parlés et en confiant différents rôles aux mêmes interprètes, ce qui rend l'action complètement incompréhensible, même avec les sous-titrages. L'absence du chœur, l'orchestration réduite à quatre instruments, ne peuvent pas rendre justice au foisonnement de la fête andalouse, celle de la Vierge de la Paloma. Alors, on fait avec ce qu'on a. On se raccroche aux très belle voix de et d', on apprécie comme il se doit une musique entraînante sur un rythme de flamenco, on savoure les comiques de situation qu'on happe au passage. La mise en scène de , dans un décor unique assez esthétique, est plutôt réussie, si ce n'est cette obsession d'introduire la guerre civile au beau milieu d'une intrigue légère mettant en scène un couple d'amoureux et un vieux barbon, qui fait se déplacer l'ensemble des protagonistes mitraillettes en grossier carton-pâte à la main. On a eu beau chercher dans notre documentation, on n'a trouvé aucun élément justifiant ce point de vue.

Ce qui reste de la Verbena de la Paloma dure 50 minutes. Peut-on dès lors considérer que Rêve de Carnaval, en mode andalou, en est la conclusion, alors que l'œuvre en dure 30 ? Certainement pas, et c'est là que les choix précédents s'éclairent. Orchestration réduite ? Certes, mais idéale pour la partition de . La clarinette de Carjz Gerretsen, en particulier, peu inspirée en première partie, voire pas toujours sûre, devient ici généreuse.
Introduction d'un concept de guerre ? Cela donne prétexte à un livret boursouflé de prétention, intercalant des phrases du texte original avec des maximes humanistes martelantes, démonstratives comme celles d'un Bertold Brecht des pires jours. Le propos sonne sinistre, et brouillon, avec force redondances et retours en arrière.
C'est fort dommage, car la partition de , quoiqu'un peu longue (une dizaine de minutes en moins auraient évité des répétitions superfétatoires) ménage de très beaux moments. On aime entre autre le traitement des percussions (formidable Karim Touré), ainsi que la prestation de la maîtrise de Reims, très professionnelle, tendue comme un arc vers le chef de chœur. Un air pour soprano et quelques ensembles vocaux nous ont aussi fait dresser l'oreille.

Bref, pour mettre en avant une œuvre qui avait tous les atouts pour se défendre elle-même, fallait-il en sacrifier une autre ?

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Reims. Opéra. 7-XII-2013. Tomás Bretón (1850-1923) la Verbena de la Paloma, zarzuela en un acte sur un livret de Ricardo de la Vega. Thierry Pécou (né en 1965) Rêve de carnaval, en mode andalou, création sur un livret de Christine Mananzar. Mise en scène et décors : Christine Mananzar. Costumes : Luz Moreno, Karin Wehner. Lumières : Thomas Rebou. Chorégraphie : Catherine Lopez. Avec : Stéphane Malbec-Sénéchal, Julian ; Sébastien Lemoine, Hilarion ; Irina de Baghy, Rita ; Jean-Louis Mélet, Sebastian ; Amélie Robins, Susana ; Mayuko Karasawa, Casta. Maîtrise de Reims. Chef de chœur Sandrine Lebec. Ensemble Variances. Direction Thierry Pécou.

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