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La Flûte enchantée enchante Duisburg

Après Berlin et Los Angeles, la Flûte enchantée version cinéma muet, signée et avec les animations de Paul Barritt, fait actuellement escale aux bords du Rhin. Et là encore, le succès est complet.

Quelle imagination ! Quel humour ! Mais aussi : quelle poésie ! Certes, par moments, on se sent un rien submergé par cette vague d'images défilant sans arrêt devant nos yeux, et Mozart risque de passer au second plan. Mais tout de suite après, nous retombons sous le charme d'une production vraiment innovatrice et, en même temps, entièrement fidèle à l'esprit de l'œuvre. Même les dialogues écrits fonctionnent à merveille.

Musicalement aussi, c'est une belle réussite. Passé un petit moment de trac, Jussi Myllys campe un Tamino quasiment idéal, alliant vaillance et souplesse. Sa Pamina trouve en Anke Krabbe une interprète sensible et émouvante, même si le joli timbre semble un rien léger pour le rôle. Heidi Elisabeth Meier, en revanche, exhibe une voix inhabituellement corsée pour la Reine de la Nuit. Ratant son premier contre-fa, elle se rachète par un deuxième air plein de fougue et d'énergie. est un noble Sarastro, aux graves ronds et chauds. Belle découverte quant au Papageno de qui, dépourvu de ses interventions parlées, peut se concentrer plus que d'habitude sur le chant. Soulignons encore la charmante Papagena de Luita Fatyol et le Monostatos mordant de Johannes Preißinger.

Dommage seulement que le chef, , se limite à survoler la partition. Dès l'ouverture tout est pris à un tempo ahurissant risquant ainsi décalages et bousculades. Le charme, tellement présent visuellement, manque cruellement dans la fosse.

Crédit photographique: Anke Krabbe (Pamina), Johannes Preißinger (Monostatos)/ (Papageno), (Papagena). © Hans Jörg Michel

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