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Christophe Boulier joue Georges Delerue

Ce film nous emmène à Taïwan, à Taipei précisément, où l'on joua des arrangements pour violon et orchestre du compositeur pour le cinéma .

Né à Roubaix en 1925 et après de brillantes études au Conservatoire de Paris (Henri Büsser, Jean Rivier, Darius Milhaud furent ses maîtres), effectua la partie la plus brillante de sa carrière aux Etats-Unis, à Hollywood. Il aura collaboré avec les plus grands metteurs en scène (théâtre et cinéma) signant tant de musiques merveilleuses de nostalgie, aux mélodies inoubliables, avec ce talent unique qui lui permettait en quelques mesures de dresser un climat habillant parfaitement les images auxquelles ses musiques convenaient admirablement.

Ce film capte une quinzaine de partitions dans des arrangements pour violon et petit orchestre réalisés par Régis Boulier, frère du soliste. Nous ne cacherons pas notre préférence marquée pour les versions originales destinées à l'orchestre quand bien même le sérieux du concert présenté ne fait aucun doute. On regrettera une orchestration assez monolithique où le manque de relief patent accentue les déjà modestes contrastes des versions initiales.

Le violon de lui aussi nous semble quelque peu uniforme et décoloré, froid et mécanique, même si techniquement aucun ne reproche ne peut lui être adressé.

L'image presque figée du film contribue également à accentuer la monotonie et la froideur régnante sur cette grande scène et dans la salle elle-même.

Toutefois l'atmosphère d'expectative évidente se voit enfin bousculée par l'interprétation brillante de Vivement dimanche. La succession des numéros, tous consacrés à Delerue, fait ressortir les marques de fabrication d'un superbe compositeur dont les chefs-d'œuvre méritent et exigent de ne pas être mécaniquement enchainés, de bénéficier d'une phalange plus massive, d'un volume sonore plus enveloppant. Ces impressions négatives perdent du terrain dans Chouans !, où l'engagement des protagonistes autochtones embellit enfin l'art de . Ces arrangements semblent avoir finalement conquis le public taïwanais de la capitale « chinoise » d'abord réservé et circonspect puis déchaîné après le bis endiablé (Battle Caprice, d'après The Battle Hymn of the Republic) assuré par le soliste survolté et entraînant.

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