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Anne-Sophie Mutter signe un Brahms captivant

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Paris, théâtre des Champs-Élysées. 16.III.2014. Richard Strauss (1864-1949) : Don Juan, poème symphonique opus 20 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Concerto pour violon en ré majeur opus 77 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Roméo et Juliette, ballet opus 64a (extraits)
Anne-Sophie Mutter, violon ; City of Birmingham Symphony Orchestra ; Andris Nelsons, direction.

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anne sophie mutterTotalement métamorphosé, le qui nous avait proposé la veille un concert assez décevant, fut éblouissant de virtuosité lors de cette deuxième soirée qui mettait à l'honneur dans le Concerto pour violon de Brahms.

Le poème symphonique Don Juan fut réellement convaincant : la fougue déployée n'a pas été sans rappeler la prestation (la semaine passée) de la Staatstkapelle qui nous avait offert une magnifique Vie de héros. Certes, on aurait pu mettre un peu plus en valeur la sensualité de certains passages mais contrairement au Petrouchka de la veille, l'interprétation nous a semblé beaucoup plus ciselée, permettant par-là de savourer cette texture orchestrale si propre à Strauss.

Venait ensuite la très attendue qui, en parfaite osmose avec l'orchestre, nous subjugua dans un concerto de Brahms époustouflant de virtuosité et d'intelligence. Sans jamais être maniérée, la violoniste a su maintenir la tension durant les trois mouvements et aller jusqu'au bout de ses phrases : ajoutez à cela un son d'une rondeur incroyablement expressive, des aigus jamais acides et une technique ahurissante, vous comprendrez qu'on lui pardonne aisément les deux-trois imprécisions qui ont pu se glisser dans la cadence. Ovationnée, elle est revenue donner deux bis : la gigue, puis, à la mémoire d'Etienne Vatelot, la sarabande de la Seconde Partita de Bach.

Visiblement ragaillardi par ce Brahms mémorable, l'orchestre acheva le concert en beauté avec des extraits du ballet Roméo et Juliette. La direction précise et engagée du chef letton fut chaleureusement saluée, et à juste titre. Le choix des tempi est apparu mûrement réfléchi, ménageant ainsi des contrastes saisissants entre l'ironie grinçante typique de Prokofiev et des couleurs d'une grande douceur, finement obtenues grâce à des cordes en symbiose. Les tutti furent quant à eux impressionnants de densité sonore mais sans jamais devenir un fouillis indistinct : on a pu applaudir la belle définition du son et les interventions des solistes, tous très investis.

Un concert très positif qui concluait le séjour du  ; plutôt que des ressasser les errances de la veille, gardons en mémoire ces trois chefs-d'œuvre admirablement bien défendus !

Crédit photographique : © Tina Tahir / DG

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Paris, théâtre des Champs-Élysées. 16.III.2014. Richard Strauss (1864-1949) : Don Juan, poème symphonique opus 20 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Concerto pour violon en ré majeur opus 77 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Roméo et Juliette, ballet opus 64a (extraits)
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