A peine installé dans son fauteuil de (futur) surintendant de la Scala de Milan, Alexander Pereira inquiète tellement que le Maire de Milan, Giuseppe Pisapia, que celui-ci a convoqué avec une vélocité peu ordinaire en Italie un conseil d'administration exceptionnel le 5 mai prochain.
Pereira a déjà engagé sept productions du Festival de Salzbourg – l'édition 2014 sera la dernière sous son mandat. La presse autrichienne s'était gaussée de l'affaire « Pereira achète du Pereira » comme étant un moyen pour le futur ex intendant de Salzbourg de réduire la dette laissée à son départ grâce aux achats du futur surintendant de la Scala.
En plus d'une question de coût, ces achats de productions sont mal vécus par les techniciens et artisans de la Scala – les décors étant déjà construits. Et ces productions achetées clefs en main tombent au moment où Milan sera le siège de l'Exposition universelle 2015. Le Maire voit d'un mauvais oeil la programmation de spectacles non préparés dans sa ville pour cette occasion.
De plus ces achats se sont faits sans l'assentiment du conseil d'administration ni de Stéphane Lissner, encore patron de la Scala. Alexander Pereira a beau défendre les bas prix de ces productions – qui au demeurant ne sont pas les meilleures produites par Salzbourg – il faudra y ajouter le coût de recadrage des décors, la scène milanaise n'étant pas aussi large que le Manège des rochers. Alexander Pereira fera-t-il à la Scala la même carrière que Serge Dorny à Dresde ?
Les articles « Scala, bufera su Pereira » et « Scala, Pisapia stringe i tempi » de La Reppublica / édition de Milan.
