Premier disque de la Maîtrise de Radio France avec Sofi Jeannin

Le 28 mars 2015 par Olivier Mabille

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« Carnet de bord ». Henri Dutilleux (1916-2013) : Chansons de bord (extraits) ; Jean-Yves Daniel-Lesur (1908-2002) : Chansons populaires à trois voix (extraits) ; Benjamin Britten (1913-1976) : The Golden Vanity op. 78 (version française de Vincent Tavernier et Claire Marchand). Daniel Hill, piano ; Maîtrise de Radio France, direction : Sofi Jeannin. 1 CD Radio France. Réf. : FRF 036, code barre : 3 149028 063523. Enregistré au Studio Davout de la Maison de la Radio, à Paris, du 6 au 10 janvier 2014. Notice bilingue : anglais, français ; textes chantés en français. Durée : 49’09’’

Radio France

Un fort joli disque de la Maîtrise de Radio France sur le thème de la mer.

On n'a pas tellement l'occasion d'admirer au disque la sonorité stricte et claire des jeunes maîtrisiens de Radio-France. Cet album exhume des harmonisations a capella de chants populaires réalisées pour l'ensemble peu après sa création en 1946. Ce n'est toutefois pas, comme l'affirme Sofi Jeannin, le premier enregistrement de ces recueils, puisque la Maîtrise des enfants de la R.T.F. avait gravé pour son quinzième anniversaire, chez Pathé, un programme quasiment identique, sous la direction de son chef de l'époque, Jacques Jouineau. En complément, une version en français du petit « vaudeville » de Britten, The Golden vanity, une commande des Wiener Sängerknaben en 1966.

La traduction en français de The Golden vanity peut tout à fait se défendre, d'autant que le travail de Vincent Tavernier et de Claire Marchand donne un résultat compréhensible et respectueux de la prosodie. Reste qu'une œuvre si particulière n'est pas facile à défendre au disque. Les enfants se montrent impeccables, avec toujours une jolie couleur. Il manque toutefois beaucoup de l'intensité et de la vivacité que le compositeur insufflait aux boys de Wandsworth dans son enregistrement pour Decca. La noirceur de cette petite histoire, si typique de Britten, n'est qu'entraperçue. Et l'intérêt se porte plutôt sur l'autre moitié du disque.

On ne peut que savourer la sélection de chansons soigneusement arrangées par Dutilleux et par Daniel-Lesur. Le premier avait choisi d'authentiques chants de marins, qui accompagnaient les manœuvres, avec parfois une tonalité égrillarde (« Y a z'un petit bois ») ou nostalgique (« Pique la baleine »). Le second avait rassemblé des chansons folkloriques de diverses origines (Cornouailles, Bretagne, Provence), pas toujours marines (une tyrolienne suisse !). Un répertoire qui mériterait une exploration plus approfondie tant il sied idéalement à la Maîtrise pour laquelle il fut conçu.

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