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A Berlin, Arvo Pärt au musée

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Berlin. Neues Museum. 4-IX-2015. Arvo Pärt Nunc dimittis ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Nunc dimittis à 8; Arvo Pärt Magnificat ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Magnificat à 4 ; Arvo Pärt « Summa » für gemischten Chor a cappella ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Missa « l’Homme armé » ; Arvo Pärt : Da pacem domine. RIAS-Kammerchor, Michael Gläser, direction

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RIAS_Kammerchor_Chorbild2_Matthias_Heyde.jpg_142735821647Pour son premier concert de la saison à Berlin, le chœur nous a proposé un moment de pur bonheur musical.

Pour cette première date également de la série Forumkonzert, qui amène la musique et le public dans des lieux inhabituels, le chœur a choisi de rendre un hommage au compositeur , qui fête cette année ses 80 ans.

Les deux protagonistes de la soirée ont un point commun, ce sont des berlinois de cœur. Le compositeur estonien s'est installé dans la capitale depuis de nombreuses années, quant au chœur, il est né américain certes, puisque créé pendant l'occupation alliée pour la radio du secteur américain, mais il est très vite devenu une fierté, une institution dans la scène musicale riche et de qualité de la capitale allemande. Le a par ailleurs maintes fois travaillé en étroite collaboration avec le compositeur.

Le concert a lieu dans le Neues Museum, qui, sur l'île des Musées, abrite entre autres le fameux buste de Néfertiti. Après presque 70 ans d'abandon, le musée a rouvert ses portes, après entière rénovation, en 2009. L'histoire est pourtant toujours bien présente dans ce lieu à l'architecture froide et imposante conçu par Friedrich August Stüler (élève de Schinkel) entre 1843 et 1855. Les colonnes néo-classiques du grand escalier central où se déroule le concert portent encore les traces de balles de la Seconde Guerre mondiale.

C'est avec le Nunc dimittis que le chœur, dirigé pour l'occasion par , commence ce concert tout en haut de l'escalier. Il est à ce moment-là encore invisible aux yeux du public. Les voix n'ont besoin que de quelques secondes pour emplir la salle immense, la plus grande du bâtiment, qui prend alors toute sa dimension. Les longues phrases musicales, lentes et énigmatiques, typiques du compositeur, viennent résonner sur la brique et le marbre et plongent instantanément le public dans un silence quasi religieux. Cette première pièce, prière tirée de l'Évangile selon saint Luc, est mise en miroir, puisque c'est aussi le thème de la soirée, avec celle composée par Giovanni Pierluigi da Palestrina au XVIe siècle. Le chœur est alors descendu à mi-hauteur, divisé en deux groupes de chaque côté de l'escalier, ampliifiant l'effet de spatialisation de cette œuvre écrite pour huit voix. L'acoustique est alors parfaite, le son omniprésent, le public en réelle immersion. Dommage que la suite du concert, à partir de la pièce suivante, le Magnificat de Pärt, se déroule en bas de l'escalier, à hauteur du public, en cassant les effets d'acoustique précédents pour une configuration habituelle du concert classique … De nouveau les deux compositeurs sont mis en miroir, au Magnificat de , succède celui à quatre voix de Palestrina. Plus de 400 ans les séparent et pourtant ils semblent se répondre. Pärt a pourtant déjà pu être critiqué pour son style compositionnel un peu facile, cette obsession des mélodies étirées à l'extrême, se superposant dans la lenteur. C'est ce procédé minimaliste et simple à l'extrême qu'il nomme tintinnabulli. Pourtant ces œuvres semblent profiter d'une liberté qui dépasse le procédé. Si les extraits de la Missa « l'Homme armé » de Palestrina présentés en deuxième partie de soirée sont d'une beauté indéniable, à nouveau le Summa et, pour conclure, le Da pacem Domine de Pärt dévoilent une palette de couleurs harmoniques incroyable. Tout ceci servi avec une précision technique et une pureté vocale remarquables par le , fidèle à sa réputation.

Crédit photographique : RIAS Kammerchor © Matthias Heyde

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Berlin. Neues Museum. 4-IX-2015. Arvo Pärt Nunc dimittis ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Nunc dimittis à 8; Arvo Pärt Magnificat ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Magnificat à 4 ; Arvo Pärt « Summa » für gemischten Chor a cappella ; Giovanni Pierluigi da Palestrina : Missa « l’Homme armé » ; Arvo Pärt : Da pacem domine. RIAS-Kammerchor, Michael Gläser, direction

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