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Ciné-concert Carmen à Besançon

L'Orchestre Victor Hugo Franche-Comté a offert un ciné-concert Carmen pour son concert du Nouvel An.

Pour beaucoup, la Carmen tournée en 1915 par Cecil B. DeMille est une découverte. Un film muet court dont il a été choisi d'illustrer les images par la musique homonyme de Bizet en plus de quelques compléments dont la fameuse Arlésienne. Précisons que le film n'est pas un copier-coller de l'opéra, que la musique n'est pas la partition purement orchestrale de l'œuvre lyrique adaptée, et que les scènes ne se déroulent pas dans le même ordre. Ainsi, les situations et les thèmes qui leur sont traditionnellement rattachés peuvent être musicalement autres. L'arrangement entendu morcelle donc les thèmes bien connus et les plaque sur les images, établissant un rapport entre vu et entendu. Si l'on a parfois l'impression de redites trop répétitives, notamment dès le début, l'ensemble reste assez souple et justement illustratif des situations. Cette Carmen se distingue des autres tournées (il en existe trois autres muettes) par la présence de son interprète principale qui tint en son temps le rôle sur scène et a donc une affinité spéciale pour lui.

En seconde partie, pour ne pas terminer la soirée festive par un drame, le programme continue à nous évader musicalement avec la Rapsodie roumaine n°1 de , le jazz manouche et le groupe Krachta Valda -contrebasse, deux guitares, violon- dans des reprises de Django Reinhardt, et le Mambo issu de West Side Story. Ces trois morceaux populaires ont établi durablement et mondialement la renommée de leurs auteurs. Mais comment ne pas préciser qu'il s'agit de l'arbre cachant la forêt ?

On ne cachera pas notre enthousiasme devant l'interprétation de l'orchestre Victor-Hugo Franche-Comté placé à ce moment-là sous la direction d'un chef dansant littéralement son plaisir sur le podium. Deux réserves seront à émettre toutefois : la restitution sonore amplifiée de la salle qui, dans les passages forts sonne vite bruyamment, et le doute sur la nécessité de faire accompagner Nuanges et Djangology par un orchestre symphonique. C'est une bonne intention de « fusion » des styles, mais ici à notre avis aussi peu nécessaire que d'entendre certains orchestres classiques en fond de grandes divas du jazz; pour preuve, le Minor Swing joué à quatre en bis au détriment de deux morceaux précédents.

Néanmoins, nous a offert une soirée réjouissante pour ce concert du Nouvel an et particulièrement car il est toujours appréciable de voir plus de 2000 personnes pour un spectacle classique et devant un film muet.

Crédit photographique : © the Glint

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