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Hommage sincère mais hétéroclite de Daniel Hope à Yehudi Menuhin

Pour avoir travaillé avec Menuhin et joué avec lui, était parfaitement légitime à lui rendre hommage à l'occasion du centenaire de sa naissance. Il est seulement dommage que le programme retenu, très hétéroclite et assez éloigné du répertoire du maître, ne parvienne guère à nous convaincre.

, dont la mère était l'assistante de Menuhin, s'est senti obligé de lui rendre, à l'occasion du centenaire de la naissance du maestro, un hommage discographique. Le résultat, hétéroclite en diable, ne convainc que partiellement. Il s'ouvre tout naturellement par le concerto pour violon et cordes de Mendelssohn, que Menuhin exhuma et enregistra au début des années 1950. C'est la part la plus réussie du CD, plus d'ailleurs que le concerto pour deux violons de Vivaldi joué dans une esthétique passe-partout qu'on pensait définitivement disparue. Quant au reste ? Il mélange allègrement tout et n'importe quoi ; le Salut d'Amour d'Elgar dans une sirupeuse version pour violon, piano et cordes, trois duos de Bartók (que Hope a joués jadis avec son maître), une courte pièce d'Enesco, professeur de Menuhin, le Kaddish de Ravel et… un ramassis de pièces du XXe siècle tonal d'un intérêt inégal. Quel point commun entre Reich, Taverner, Henze, Knümann et El-Khoury et, plus encore, quel lien entre ces musiciens et Menuhin ? Le plus émouvant de ce disque reste bien la photo de couverture où l'on voit Menuhin tenir en souriant l'enfant par les épaules.

Un hommage sincère ne suffit pas à faire un bon disque.

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