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Lawrence Foster et Momo Kodama, invités de l’Orchestre de Chambre de Paris

Le Théâtre des Champs-Élysées a été le lieu de belles rencontres entre l', le chef , la pianiste et la violoniste , super soliste de l'orchestre.

Le titre du programme « Mélodies romantiques » avait de quoi induire en erreur. Le concert commence et s'achève en effet sur les deux premières symphonies de Schubert, composées à 16 et 17 ans et encore fortement marquées par ses aînés (Mozart, Haydn, Salieri, le jeune Beethoven). La première, de composition très classique et mozartienne, laisse la part belle aux pupitres de vents, dont il faut saluer la qualité des instrumentistes durant tout le concert : présence et précision de la flûte, timbre parfait des hautbois donnent charme et intérêt à ces œuvres, qui étaient en réalité des exercices de conservatoire. Sous la direction précise et enthousiaste de , l'orchestre est plein d'un enjouement juvénile, notamment dans le Menuet où les basses appuient gaiement sur le rythme de danse populaire, le ländler. La Symphonie n°2 est plus élaborée et variée. L'orchestre a l'occasion de montrer son épaisseur, de jouer des contrastes beethovéniens, en particulier dans le premier mouvement, ou dans le Presto final enthousiasmant.

Le Concerto n°2 de Chopin ouvre sur le romantisme, avec au piano la Japonaise francophile , reconnue notamment pour ses interprétations de Messiaen. Les amateurs de musique passionnée ou brillante auront été déçus. C'est ici une version presque intimiste, « de chambre »,  qui est donnée par , fondée sur une virtuosité non démonstrative et sans faille, mais également peu contrastée. Dans le premier mouvement, la pianiste laisse par moment son jeu se fondre dans l'accompagnement orchestral (par exemple dans les traits virtuoses ascendants et descendants), qui pourtant n'est qu'un soutien à la main gauche, et ne joue aucun sforzando ni crescendo. En revanche sa grande délicatesse de toucher convient particulièrement au Larghetto, alors véritable nocturne. La pianiste sait aussi valoriser les rythmes de mazurka du troisième mouvement, même si c'est une mazurka de salon, sans claquement de bottes.

Puis la pianiste est rejointe par et elles se montrent parfaitement complémentaires pour leur première en duo dans Quatre pièces romantiques de Dvořák. Voici quatre petites perles toutes poétiques : une romance empreinte de fausse simplicité schumannienne, un thème slave et dansant, à laquelle la violoniste prête son énergie, un allegro servi par un piano léger et volubile et surtout le larghetto final, dont le motif si simple est répété, tout en exprimant différentes nuances de la mélancolie.

Plus que l'unité un peu factice du programme, c'est la qualité des interprètes et les choix d'œuvres originaux de l' qui ont fait la réussite de cette soirée.

Crédits photographiques : © Marc Ginot ; Momo Kodama © Marco Borggreve

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