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Beatrice Rana et Yan Levionnois au Festival Mezzo Paris

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Paris, Salle Gaveau, 15-VI-2016. Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur op. 35 ; Concerto pour piano no 1 op. 11 (version quintette avec piano) ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate « Arpeggione » en la mineur. Beatrice Rana, piano ; Yan Levionnois, violoncelle ; Pierre Fouchenneret, Guillaume Chilemme, violon ; Marie Chilemme, alto.

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(c) Jerôme Prebois Festival Paris MezzoDans le cadre du Festival Paris Mezzo, la très prometteuse pianiste italienne Beatrice Rana présente un riche programme, entourée d'excellents chambristes français de sa génération.

Chez certains amateurs du piano, le nom de suscite déjà une exaltation musicale intense. Un jeu plein de conviction et très naturel, une bonne gestuelle, la richesse des couleurs, un sens stylistique aigu… Tout cela montre qu'elle fait partie des interprètes les plus prometteurs de sa génération. Elle commence la Sonate en si bémol mineur de Chopin avec une véritable propulsion rythmique à la main gauche sur laquelle vient se poser la mélodie. « Doppio movimento », comme l'indiqua le compositeur. Le contraste avec le deuxième thème crée un clair-obscur frappant, mais elle ne glisse pas une goutte de sentimentalisme dans cette accalmie. La constance règne également sur le « Scherzo », tout en déployant une théâtralité sans excès. Pour la marche funèbre, elle maintient un tempo assez soutenu, celui d'une marche justement, et de temps à autre elle utilise la pédale forte pour donner un effet sublimement céleste sur des passages dans les aigus, puis elle conclut l'œuvre par une évocation du grouillement souterrain des esprits. Elle joue ces quatre mouvements presque sans discontinuité, renforçant le caractère dramatique de l'œuvre.

Dans Schubert, elle demeure très cadrée, mais toujours avec style, pour soutenir la mélodie au violoncelle. aurait pu chanter de manière plus ample dans le premier mouvement, mais il retrouve progressivement sa liberté : la tranquillité exquise de l'« Adagio » enchaînée avec délice à l'« Allegretto » final, où il déploie son talent dans toutes les facettes schubertiennes, notamment celles qui évoquent des chants populaires.

Après l'entracte, vient le premier Concerto de Chopin, dont la partie orchestrale est réduite pour quatuor à cordes. Et quel quatuor à cordes ! La vivacité et le dynamisme de au premier violon donnent le ton à l'ensemble, le violoncelle de gagne en amplitude et sonne merveilleusement en harmonie avec les autres instruments ; les voix médianes sont assumées avec grande assurance par Guillaume et , dont le talent de chambriste est incontestablement confirmé. Avec ces quatre musiciens, est plus que convaincante. La musique « coule » le plus naturellement au monde, avec une grande attention portées aux moindres épisodes, même passagers  : la « Romance » certes romantique mais encore une fois sans aucun sentimentalisme ; le « rondeau » final sémillant, enjoué, joyeux, au rythme à la fois populaire et raffiné.

Ensemble, les cinq jeunes musiciens ont ainsi mis en évidence l'excellence de leur génération.

Crédit photographique © Jerôme Prebois

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Paris, Salle Gaveau, 15-VI-2016. Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur op. 35 ; Concerto pour piano no 1 op. 11 (version quintette avec piano) ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate « Arpeggione » en la mineur. Beatrice Rana, piano ; Yan Levionnois, violoncelle ; Pierre Fouchenneret, Guillaume Chilemme, violon ; Marie Chilemme, alto.

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