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Mozart et Poulenc réunis par des Sonates pour violon et piano

comptait Mozart parmi ses compositeurs préférés. Son unique Sonate pour violon et piano côtoie dans cet enregistrement trois sonates pour le même effectif du compositeur autrichien.

La mort du poète espagnol Federico García Lorca, assassiné par les nationalistes en 1936, choqua Poulenc, car il lui vouait une grande admiration. Il lui dédia sa partition, dont la réalisation doit beaucoup à l'insistance de la célèbre violoniste : en effet, Poulenc, qui semble ne pas avoir été très à l'aise face à l'instrument, bénéficia des conseils techniques de la virtuose française en 1942-43. La création de l'œuvre à Paris, le 21 juin 1943, que le compositeur assura avec Neveu, ne souleva pas un grand enthousiasme. Lui-même confia : « Ma Sonate… n'est hélas pas du meilleur Poulenc ». Il procéda à une révision ; l'achèvement du dernier mouvement (Presto tragico) précéda de peu la mort dans un accident d'avion de , dont le nom figura depuis aux côtés du premier dédicataire. « À vrai dire, je n'aime pas le violon, au singulier… Mais pouvais-je résister à une suggestion de  ! », disait Poulenc. Les trois mouvements Allegro con fuoco, Intermezzo et Presto tragico valent plus que ce qu'en pensait sans fausse modestie le compositeur, surtout sous les doigts de deux solistes accomplis, la violoniste Esther Hope, et le pianiste .

Des trois Sonates de Mozart, composées en 1778 et 1779, la célèbre K. 378, écrite à Salzbourg, est parfaitement rendue, avec son Allegro moderato dont le premier thème, doux, donné au piano puis au violon contraste avec le second thème, plus sombre, défendu par le violon. Les interprètent soulignent avec délicatesse le très bel Andante sostenuto e cantabile opposé au Rondo final qui se termine par une coda dominée par des pizzicati actifs et virtuoses, par un charme délicat et animé.

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