- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Mikko Franck et le Philharmonique prêts pour le départ en tournée

Quel meilleur ambassadeur de la musique française que l', dont la sonorité et la qualité des pupitres unanimement reconnues en font, sans doute, une des plus prestigieuses phalanges du moment. Après le très beau concert consacré en totalité à la semaine dernière, c'est au tour de Debussy de constituer, ce soir, l'essentiel du programme pour cet ultime galop d'essai avant le départ pour l'Asie.

Une tournée qui mènera l'orchestre, sous la direction de son directeur musical, , en Corée du Sud et en Chine du 20 mai au 3 juin pour dix concerts laissant une large place aux grandes pages de la musique française signées Debussy et Ravel. Le concert de ce soir apparaissant comme une sorte de répétition générale agrémentée d'une belle découverte, la jeune pianiste Yeol Eum Son, lauréate du concours Tchaïkovski, dans l'inattendu concerto de Gershwin.

Ambiance jazzy et respect de la forme classique pour le Concerto en fa pour piano et orchestre de Gershwin dont la pianiste coréenne donne une interprétation ludique et jubilatoire. L'Allegro initial allie virtuosité et effusion, transparence et légèreté sur un rythme syncopé envoûtant. L'Andante construit sur un motif de blues donne l'occasion au pupitre des cors, justes et homogènes, ainsi qu'à la trompette d'Alexandre Baty de faire montre de toute leur superbe avant un Final très rythmé qui achève de convaincre le public par la clarté et la rigueur du jeu pianistique.

Place ensuite à la musique française. Le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy met évidemment l'hypnotique flûte de en avant, sans oublier l'élégante harpe, la belle sonorité du cor d', la rondeur de la clarinette de Jérôme Voisin, dans une lecture voluptueuse d'une sublime langueur manquant peut être un peu de mystère. La Mer conclut cette belle soirée dans un véritable feu d'artifice orchestral magnifiant mélodies, harmonies, timbres et rythmes dans une succession d'évocations comme autant de couleurs et d'instants en hommage à l'infini rêvé du monde. Trois moments de musique pure, constituant une véritable symphonie, où l'orchestre respire au rythme des différentes interventions instrumentales qui s'y succèdent. De l'aube à midi est tout empreint d'un sentiment d'attente (cor anglais de Stéphane Suchanek), Jeux de vague pulvérise le temps et les sons dans un miroitement complexe de timbres, Dialogue du vent et de la mer, plus véhément, saisit par sa dynamique pleine d'allant qui se résout dans une extase violente. et le « Philhar » nous donne à entendre dans cette musique dont ils se sont faits les champions incontestables, tout leur savoir faire dans une vision très naturelle, sans parti pris outrancier, lumineuse, pleine d'ampleur, de fluidité et de liberté. La qualité superlative des différents pupitres le dispute à une direction souple et précise, marquée d'une grande complicité et empathie avec les musiciens, le chef finlandais dirigeant au milieu de l'orchestre toute la deuxième partie. En bref, un beau concert et l'assurance d'un succès mérité à venir. Bon voyage !

Crédit photographique :   © JF Leclercq

 

(Visited 665 times, 1 visits today)