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Hofesh Shechter frappe fort dans Grand Finale à La Villette

Première mondiale de Grand Finale, un spectacle assourdissant d' à La Grande Halle de La Villette, dans le cadre de la programmation du Théâtre de la Ville.

La musique envahit l'espace surchauffé et assombri de la Grande Halle de La Villette. C'est fort, trop fort, quand le violoncelle sonorisé sature les basses ou que les percussions s'en mêlent. La catastrophe gronde et les danseurs s'emballent, dans une danse organique et rythmique, qui emprunte son langage aux danses traditionnelles israéliennes ou irlandaises.

La dramaturgie de la pièce est faite d'accélération et de ralentis dont l'objectif est peu lisible, tant il est écrasé par la musique assourdissante et obscurci par les fumées qui voilent les lumières du plateau. Un procédé que le chorégraphe israélien installé à Londres avait déjà utilisé dans l'un de ses précédents spectacles, Political Mother.

Dans les unissons, entre relâchement et tonicité, la danse est pourtant fort belle, puisant aux sources des danseurs de club (dub, voguing) ou de la danse africaine. Tonique, l'ensemble est cependant parfois vain : corps inertes que l'on traîne ou manipule comme des pantins, révolte ou soumission feinte, il faut de l'imagination pour comprendre ce qui se passe sous ces mouvements de groupe puissamment orchestrée, puis dynamités.

La puissance tellurique de la chorégraphie se révèle dans la deuxième partie du spectacle, plus contrastée, où les danseurs quittent leurs costumes couleur terre pour des vêtements du quotidien urbain. Usant de la sensualité de danses d'origine orientales et de musique tzigane, fait alors de son Grand Finale une fête populaire de plus en plus furieuse.

Photos : © Rahi Rezvani, Christophe Raynaud de Lage

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