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Moonkyung Lee et le LSO ardemment romantiques dans Tchaïkovski

Bien loin de certaines interprétations imprégnées d'un romantisme sirupeux, la violoniste coréenne nous livre ici une vision particulièrement ardente du Concerto pour violon et orchestre de Tchaïkovski, magnifiée par l'accompagnement orchestral superlatif du LSO, sous la baguette magistrale du chef croate Miran Vaupotić. Pour compléter cette intégrale des œuvres pour violon et orchestre du compositeur russe, et rajouter encore à notre plaisir, s'y ajoutent, dans des registres bien différents, deux œuvres datant de la même époque, la Méditation, extraite du Souvenir d'un lieu cher, et la Sérénade mélancolique.

Force est de reconnaître que pour son premier opus discographique, la jeune violoniste coréenne tente un pari audacieux tant les enregistrements de référence de ce concerto, pièce incontournable du répertoire pour violon, sont nombreux. Abordé de façon très extravertie et engagée, avec beaucoup de relief, d'un romantisme incandescent où manque peut-être un peu d'émotion, elle déroule une lecture sans pathos excessif, profonde, tendue et virtuose, centrée sur la précision du phrasé plus que sur l'impact émotionnel. L'Allegro initial haletant, l'ample cadence, la Canzonetta centrale d'un émouvant lyrisme et le dansant Allegro vivacissimo final aux accents tziganes témoignent de la virtuosité sans faille de , de la netteté de la mise en place, comme de la qualité exceptionnelle de la phalange londonienne et notamment de la petite harmonie.

Plus languissante et nostalgique mais sans doute moins intéressante musicalement, la Méditation fut composée initialement pour constituer le second mouvement du concerto. Ne la jugeant pas assez substantielle, Tchaïkovski se rétracta et l'utilisa comme premier mouvement de son triptyque Souvenir d'un lieu cher. Initialement pour violon et piano, elle fut orchestrée par Glazounov en 1896. Dans la même veine la Sérénade mélancolique cultive volontiers un romantisme facile ; son intérêt tient surtout à la beauté du dialogue qui s'établit entre le legato du violon et la rondeur suave de la clarinette.

Une belle interprétation, un pari audacieux parfaitement réussi, une phalange admirable et la découverte d'une jeune et talentueuse violoniste coréenne, , voilà qui justifie l'écoute attentive de ce CD. Une violoniste à suivre…

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