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Au Grand Théâtre de Genève, programmation 2018-2019 compromise

De l’eau dans le gaz au Grand Théâtre de Genève, plus exactement de l’eau dans les murs.

Depuis le début 2016, le vénérable bâtiment abritant le Grand Théâtre de Genève subit d’importants travaux de réfection et de rénovation occasionnant une cessation de ses activités artistiques pour une durée de deux ans et demi. Ces gros travaux avaient porté les responsables du théâtre lyrique genevois à prévoir les futures saisons dans un nouveau lieu. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’acquérir le Théâtre Éphémère que la Comédie Française avait construit pendant les rénovations de sa propre institution. Une affaire rondement menée puisqu’elle n’a occasionné aucune interruption des programmes du Grand Théâtre de Genève. Mieux encore, la structure de ce théâtre a rapidement trouvé acquéreur, si fait qu’elle ne moisira pas à Genève. Tout était bien dans le meilleur des mondes de l’opéra.

Sauf que, lors de travaux de rénovation du « vieux » Grand Théâtre de Genève des infiltrations d’eau en provenance de la nappe phréatique se sont insinuées dans les murs de l’opéra. Résultat : les travaux vont prendre un certain retard, retard qui empêchera la reprise de la saison 2018-2019 dans le théâtre renové. Bien évidemment, la réouverture (avec le Ring des Nibelungen !) ne peut s’imaginer sur la scène de l’Opéra des Nations, beaucoup trop exiguë et sans la machinerie adéquate. Sans parler des contrats signés avec les metteurs en scène et les chanteurs qui doivent animer cette nouvelle saison.

Cerise sur le gâteau, la structure de l’Opéra des Nations, vendue à la Chine, doit se faire à une date arrêtée faute de quoi des pénalités de retard sont prévues au contrat. On le voit, les travaux du Grand Théâtre de Genève ajoutent une pierre aux vicissitudes que la Cité de Calvin collectionne dans tous les domaines.

Se dédouanant de toutes responsabilités (mais comment rendre le Grand Théâtre de Genève responsable des caprices de la nappe phréatique ?), avec force déclarations et communiqués, les responsables du Conseil de Fondation et de la Direction Générale lèvent les bras au ciel et remettent aux autorités (lesquelles ?) le soin de démêler la pelote de nœuds.

On parle de l’analyse des surcoûts que cette situation génère étant exclu pour la Direction du Grand Théâtre de Genève d’« imaginer et accepter la fermeture de l’institution pendant une saison, et priver son public de spectacles lyriques et chorégraphiques. » De toutes les manières, à la fin, « pagherà Pantalone » !

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