Dans un article dévastateur du New York Times en date du 2 décembre 2017, le grand quotidien américain s'est attaqué à ce que New York compte de plus sacré parmi ses célébrités, le chef d'orchestre James Levine, qui a dirigé plus de 2 500 représentations au Met depuis 1971 et en a été le directeur musical de 1978 à 2016 (et directeur musical honoraire depuis), en révélant qu'il est accusé d'abus sexuels contre un adolescent dans les années 80.
Selon la victime qui est anonyme mais que le New York Times a pu interviewer, James Levine a profité de sa position d'autorité et de mentor (le chef avait 41 ans et l'adolescent en avait 15 au début des faits) pour obtenir de lui des rencontres régulières, des centaines de fois, de 1985 à 1993. Promettant de l'aider dans sa carrière de musicien, James Levine a fortement perturbé le jeune homme qui se définit comme hétérosexuel, ces abus le poussant presque jusqu'au suicide.
Très troublantes, ces révélations ne sont en fait que la confirmation de rumeurs récurrentes d'abus sexuels par le chef d'orchestre, qui remontent à aussi loin qu'avril 1979, rumeurs que l'équipe de communication du Met avait jusqu'alors systématiquement rejetées. Le New York Post a révélé le même jour, suite à l'article du New York Times, que le bloggeur de musique classique Greg Sandow avait été contacté par trois hommes – dont la victime – pour des actes d'abus sexuels perpétrés contre eux par James Levine.
Le même jour, le Met a indiqué dans un tweet être « profondément perturbé » par les révélations de la presse et diligenter une enquête. En effet, la plus prestigieuse maison d'opéra des États-Unis vient d'entrer dans ce qui promet d'être la plus grave crise de son histoire.