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40 ans pour les démonstrations de l’École de danse de l’Opéra de Paris

2017 est l'année d'un double anniversaire pour l'École de danse de l'Opéra de Paris : celui des quarante ans des démonstrations de l'École sur la scène de l'Opéra Garnier, instaurées par , et celui des trente ans de l'installation de l'École à Nanterre.

, directrice de l'École de danse depuis 2004, inaugure cette séance de démonstrations en rendant hommage à qui a eu l'idée de montrer le travail des petits rats sur scène, ouvrant les portes de l'École au public pour la première fois en 1977. Ce moment permet à la fois aux professeurs de faire un bilan du premier trimestre et aux élèves d'acquérir petit à petit l'expérience de la scène de l'Opéra Garnier, et de dominer sa fameuse « pente ». Tous les élèves de l'École se produisent, depuis les plus petites classes (la sixième division, où les enfants ont moins de 12 ans) jusqu'aux élèves de première division qui présenteront le concours d'entrée dans le corps de ballet à la fin de l'année.

La démonstration de l'après-midi présente les classes de la troisième à la première division, soit les plus « grands », âgés de 15 à 17 ans environ. Les élèves des troisième et deuxième divisions sont encore jeunes et en formation. La technique classique reste fragile. Si un ou deux élèves par classe se détache par une technique plus maîtrisée, des lignes plus étirées et un tempérament plus affirmé, l'ensemble reste hétérogène. Toutefois, la présentation de la classe de caractère par les 3e division permet aux élèves de se révéler, sans le frein de la technique. Cette classe, dirigée par Roxana Barbacaru, est axée sur l'interprétation et les mouvements d'ensemble. Débarrassées des pointes, les filles portent des chaussures à petits talons et les garçons des bottes rouges. Ils présentent aujourd'hui des danses du Caucase, nous explique leur professeur. Selon ses mots, les garçons doivent se montrer « forts » et les filles doivent être « de délicieuses esclaves » ! S'il y a là matière à faire bondir les féministes, l'exercice est plein de charme et les jeunes danseuses exécutent avec grâce de jolis mouvements de poignet et cambrés. On sent que l'exercice plaît aux élèves qui s'amusent sur scène.

La première division se caractérise par une plus grande homogénéité au sein de la classe. Les professeurs, et Carole Arbo, ont préparé des exercices ambitieux techniquement. se dit même « stressé » pour les garçons qui doivent présenter un exercice de tours en l'air et d'enchaînements de tours à la seconde, sans exercices préparatoires. S'il y a quelques hésitations ici ou là et des réceptions encore malhabiles, les doubles tours en l'air sont globalement maîtrisés. L'exercice de grands sauts est bien réussi et permet aux jeunes danseurs de montrer leurs qualités de ballon et d'élévation. Deux élèves se distinguent particulièrement, notamment dans l'exécution d'un très beau manège de grands jetés. Chez les filles aussi les difficultés techniques sont nettement plus élevées que pour leurs cadettes. Néanmoins, les exercices sont réussis avec plus ou moins de bonheur et certaines difficultés ne sont pas encore suffisamment maîtrisées. Ainsi, les fouettés en tournant et un enchaînement de tours en attitude, qui ne sont présentés que par quatre danseuses, ne sont pas terminés proprement.

Les démonstrations se terminent avec la classe de « pas-de-deux » présentée par les 1e division. En couple, les élèves effectuent un certain nombre de figures complexes : pirouettes, « portés poisson », portés sur l'épaule et au-dessus de la tête. Si ne manque pas de faire remarquer à un garçon qu'il s'est trompé sur le nombre de tours qu'il doit faire effectuer à sa partenaire, l'ensemble est globalement réussi. Les garçons savent mettre en valeur leurs partenaires, qui présentent des lignes élégantes et féminines.

Le prochain rendez-vous de l'École de danse avec le public aura lieu en avril 2018, à l'occasion du spectacle de fin d'année. Ce sera l'occasion de retrouver certains de ces jeunes gens dans une variation classique d'Ivan Clustine mais aussi de les voir se confronter à deux chorégraphes contemporains et non des moindres, Jiří Kylián et John Neumeier.

Crédits photographiques : © Svetlana Loboff / ONP

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