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A l’Ouest, nouvelle création d’Olivia Grandville

Avec À l'Ouest, se lance sur les traces des danses et de la culture amérindiennes. Un spectacle qui s'inscrit dans la radicalité et la recherche autour de la pulsation mais qui n'évoque que de manière abstraite la culture amérindienne.

C'est la découverte du travail du compositeur américain , né en 1916, qui est le point de départ du voyage initiatique qu' réalise en avril 2017 au cœur des réserves autochtones du Canada et d'Amérique du Nord. Le fil conducteur d'À l'Ouest est bien cette pulsation, ce battement entêtant, caractéristique des musiques traditionnelles amérindiennes.

Dans le décor dépouillé et brut de la Ménagerie de Verre, dans le cadre du festival Les Inaccoutumés, nous fait partager son voyage, sur les traces des cultures amérindiennes. Assise au milieu des spectateurs, Olivia Grandville et une acolyte incarnant une québécoise d'origine amérindienne évoquent avec humour les clichés véhiculés sur cette culture et le poids de l'héritage de la colonisation.

L'évocation du voyage continue sur le mode de l'humour avec un dialogue textoté projeté sur le mur, relatant un échange entre Olivia Grandville et son contact au Québec. Puis commence vraiment la performance. La musique, enregistrée, est répétitive et fait entendre à intervalle régulier un cri d'animal ; le rythme du tambour est marqué en live par le percussionniste Alexis Degrenier. Au centre de la scène, une structure métallique en forme de dôme évoque un igloo. Une télévision, placée au centre de la structure, diffuse des images de cascades et de paysages enneigés d'Amérique du Nord. Les quatre danseuses, jambes nues sous une sorte de poncho, miment une marche malaisée dans une neige que l'on imagine profonde. Puis elles ôtent leurs Moon Boots et effectuent une marche répétitive et circulaire. Le rythme s'accélère, les pieds nus frappent le sol puis les cuisses des danseuses, comme dans un rituel. La musique monte en crescendo et l'une des danseuses, prise d'une forme de transe, se livre à un solo de mouvements déstructurés et frénétiques. Le son devient assourdissant avant de retomber d'un coup. Dans le tableau final, une danseuse apparaît vêtu d'une tenue de joueuse de football américain, évoquant l'Amérique moderne.

Si le travail sur la pulsation et le tambour du pow-wow est intéressant, la chorégraphie reste énigmatique et laisse le spectateur à l'écart de cette culture qu'il était invité à découvrir.

Crédits photographiques :  © Marc Domage

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