- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Daniel Linehan joue Flood au Centre Pompidou

Créé au festival Montpellier Danse, Flood, la nouvelle pièce de , chorégraphe américain installé à Bruxelles, poursuit son expérimentation sur les traces et le langage.

Comme un Time Machine qui remonterait le temps chaque jour, un millefeuille d'immenses voiles de tulle barre le plateau. Partiellement brûlés, ces tulles conservent les traces d'un passé disparu. Dans Flood, veut interroger la disparition et la mémoire dans un monde où l'afflux d'information et le digital compressent et accélèrent le temps.

On a beaucoup aimé la fraîcheur et l'hyper modernité des premières pièces de . Conceptuelles, expérimentant et testant les limites du mouvement et/ou du langage, leur radicalité ne cessait d'étonner il y a huit ans quand on a découvert le jeune chorégraphe en France.

Dans Flood, le langage est toujours un vecteur d'expérimentation, autour d'un volapük incompréhensible, mais l'hyper modernité s'est émoussée. Il y a toujours une qualité de danse et une drôlerie dans les mimiques et les mouvements vifs des quatre interprètes de ce quatuor. Mais on ne voit pas très bien où le chorégraphe veut en venir quand il leur fait répéter à plusieurs reprises une même séquence de danse, compressée ou accélérée, à la manière des variations sonores d'une boucle musicale. La danse n'est ni suffisamment savante ni suffisamment inventive pour que l'absence ou la superposition d'un mouvement retienne favorablement l'attention. Il nous suffit d'espérer que cette volonté un peu abstraite de composition soit davantage nourrie et explicitée dans les prochaines pièces de Daniel Linehan.

Crédit photographique : ©

(Visited 604 times, 1 visits today)