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À Cologne, Piotr Beczała porte haut le drapeau de l‘opérette

L'idée était alléchante : trois chanteurs, trois grands noms réunis pour un hommage à l'opérette viennoise. L'affiche, hélas, ne tient pas ses promesses.

Commençons par la bonne nouvelle : est toujours le ténor idéal pour ce type de répertoire. Si, avec Lohengrin et Don José, la voix a gagné en puissance, elle n'a perdu ni sa souplesse ni la facilité d'un aigu toujours aussi lumineux. Et surtout, Beczała sait ce que demande stylistiquement l'opérette : une émission facile et jamais musclée, un jeu subtil de demi-teintes et l'art si difficile de différencier entre sentiment et sentimentalisme.

Malheureusement, ce soir, le ténor polonais est le seul à exceller en cette discipline. Crispée dès son entrée, criant plus que chantant ses aigus, nous offre un chant sous permanente tension. Méforme passagère ou déclin prématuré ? Force est de constater que certains numéros relèvent d'une course d'obstacles dont un « Klänge der Heimat » des plus laborieux.

Ce constat, hélas, vaut également pour la prestation de . Certes, le charisme de l'artiste est intact, mais la voix sonne fatiguée, voilée, en difficulté dès le haut-médium. Avec un courage désespéré, il affronte néanmoins les tessitures ténorisantes de Tassilo, Eisenstein et Danilo – et frôle l'accident à plus d'une reprise.

Reste la performance routinière de la sous la baguette engagée, mais peu subtile de . Pas de catastrophe, cette fois-ci, mais rien non plus pour sauver une soirée somme toute décevante.

Crédit photographique : © Johannes Ifkovits

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