Christina Fassbender et Florian Wiek sont irréprochables dans ce programme allemand pour flûte et piano.
Voici une invitation à (re)visiter une sélection peu fréquentée d'œuvres germaniques pour flûte et piano du dernier tiers du XIXe siècle et du début du XXe.
Quatre des cinq compositeurs de ce projet ont côtoyé le monde musical de Leipzig, son célèbre conservatoire ou son fameux orchestre du Gewandhaus. Par exemple, Carl Reinecke en dirigea les concerts entre 1860 et 1895, tout en enseignant le piano. Deux de ses élèves, Sigfrid Karg-Elert et Emil Kronke, figurent au programme de cette anthologie. Max Reger lui aussi fréquenta la capitale saxonne entre 1907 et 1911. Ces compositeurs se caractérisent par une excellente formation, une carrière fort honorable et une renommée relativement peu attachée aux partitions pour flûte et piano. Ces dernières reposent sur une expertise instrumentale de premier plan, sur une esthétique allant du romantisme tardif au néo-classicisme, et sur une inspiration somme toute académique et peu novatrice.
Pour défendre ces musiques solidement charpentées, Christina Fassbender qui étudia à Stuttgart et Salzbourg fait merveille. On la considère à juste titre comme une flûtiste du plus haut niveau international, comme le confirment son prestigieux parcours et en particulier ces gravures brillantes. Pour l'accompagner, le pianiste Florian Wiek, un complice avec lequel elle a souvent joué, très expérimenté, au toucher sûr et aux qualités pédagogiques largement reconnues.
Une prise de son claire et naturelle met en valeur un duo qui excelle dans sa déclinaison de délicates dentelles sonores. Un parfait respect des textes et des mentalités musicales accompagne ces cinq créateurs non dénués de tempérament, qui participèrent, non sans talent, à l'écriture et à la défense de la musique de leur époque.