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Voyage orchestral imaginaire avec Haydn par Simon Rattle et le LSO

Avec cet album, Sir et le LSO proposent une compilation originale d'œuvres de qui atteste, avec brio, les affinités que le chef britannique entretient de longue date avec le compositeur autrichien. Anecdotique sans doute, mais magistral.

Cette compilation originale fut initialement conçue par pour un concert du Philharmonique de Berlin, plusieurs fois reprise sur scène et enregistrée aujourd'hui par le LSO, sous la direction de son directeur musical. Elle comprend différents mouvements extraits de onze œuvres variées de , certaines bien connues, d'autres moins, empruntées à six symphonies, deux oratorios, une œuvre sacrée, couvrant une période créatrice de plus de quarante années, de 1761 à 1801. Ce disque est comme un hommage qui, en même temps qu'une magnifique prestation du LSO, nous donne à voir le père du quatuor à cordes et de la symphonie sous un jour nouveau, avant-gardiste et humoristique.

Débutant dans le climat sombre du Chaos extrait de La Création, entretenu par des vents magnifiques, le Tremblement de terre tiré des Sept Paroles du Christ fait la part belle aux somptueuses cordes et timbales du LSO. La dynamique orchestrale, pleine d'allant, reprend alors ses droits dans la Sinfonia de L'Isola disabitata, qui fait un contraste saisissant avec le Largo de la Symphonie n° 64 paraissant, ici, exagérément lent ! Suivent ensuite plusieurs mouvements symphoniques, semble-t-il en effectif plus réduit. Le Menuet et le Trio d'allure galante de la Symphonie n° 6 superbement soutenus par la flûte et le basson, le Finale très énergique et imprévisible de la Symphonie n° 46, celui de la Symphonie n° 60, étonnamment moderne. L'introduction de l'Hiver tiré des Saisons fait valoir tout son charme brumeux et poétique, d'où émerge une clarinette splendide, avant que la Symphonie n° 45 dite « Les Adieux » ne voit les musiciens progressivement quitter l'orchestre lors de la lente coda, pour ne laisser sur scène que deux violons… Message chargé d'humour adressé au Prince Eszterházy qui libéra les musiciens dès le lendemain ! Faute de musiciens, place à la Musique pour horloge musicale pour laquelle Haydn arrangea de nombreuses pièces. Enfin le Finale de la facétieuse Symphonie n° 90 conclut ce bel enregistrement, en empêchant le public d'applaudir par ses relances multiples !

Des applaudissements pourtant bien mérités pour ce florilège qui fournit nombre d'occasions de souligner, encore une fois, l'excellence de la phalange londonienne ainsi que la claire et magistrale direction de dans ce répertoire privilégié. Un disque qui touche, toutefois, aux limites de la forme, et qui par, son caractère parcellaire, ne peut rester qu'anecdotique dans l'importante discographie consacrée à .

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