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Le Mozart rayonnant et splendide de Nikolaj Znaider

Le lauréat du prestigieux concours Reine Élisabeth en 1997 nous offre une lecture d’un classicisme impeccable des deux derniers concertos de Mozart. À ce niveau de maîtrise instrumentale, on ne peut que s’incliner devant l’un des plus grands violonistes actuels. Chapeau bas.

Vainqueur du Concours Reine Élisabeth de Belgique en 1997, le violoniste israélo-danois Nikolaj Znaider atteint aujourd’hui, une fois passé le cap de la quarantaine, une maturité rayonnante qui en fait l’un des plus grands de la scène actuelle. Il dirige ici de l’archet les deux derniers concertos de Mozart. Une technique infaillible, une sonorité princière (sur un Guarnerius del Gesù, le « Kreisler » mis à sa disposition par le théâtre royal danois), une musicalité parfaite font de cette interprétation une version somptueuse dans une esthétique d’un classicisme parfait. Fidèle en cela à ses grands prédécesseurs (et de façon générale à l’esthétique des récents lauréats du Reine Élisabeth, de Repin à Baranov), Znaider ne cède pas aux sirènes d’une conception « baroquisante ».

Parfaitement classique, sa lecture n’en est pas moins d’une noblesse absolue. L’orchestre le suit comme un seul homme, mais sans lui apporter une réplique aussi inventive que celle que Nikolaus Harnoncourt pouvait offrir à Gidon Kremer dans une lecture qui reste à notre sens la plus fascinante des concertos de Mozart. Qui plus est, on sait le London Symphony virtuose et malléable, mais il n’a pas le « grain » sonore des Wiener Philharmoniker, surtout stimulés par Harnoncourt. Néanmoins ce nouvel enregistrement se place au plus haut d’une discographie certes abondante, mais point si riche en grandes versions ; deux regrets toutefois, le premier sur la brièveté d’un CD qui aurait pu accueillir un autre concerto sans difficulté, le second sur l’absence de précision quant à l’auteur des cadences de ces concertos (Znaider lui-même ? la notice est muette à cet égard). Disque splendide, apollinien et magistral qui montre que la maîtrise instrumentale portée à ce niveau ouvre les portes de l’accomplissement spirituel.

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