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Concert en téléchargement, la saison II, épisode n°2

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Franz Schubert (1797-1828) : Symphonies n°2 en si bémol majeur et n°5 en si bémol majeur D. 485 ; Sonate pour piano en la majeur n°13 D. 664. Philharmonia Orchestra, direction et piano : Andras Schiff.

 
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Après un passage au Nouveau monde, retour sur le Vieux continent avec un atterrissage à Londres pour deux programmes du et quatre du .

Pianiste émérite et grand interprète de Schubert, Andras Schiff nous ravit dans une soirée 100% Schubert. Sa vision de la sonate D. 664 toute en fragilité et suggestion est un très beau moment, mais l'oreille est encore plus charmée par l'interprétation des deux symphonies du maître. Le ton séduit d'emblée par la rapidité des tempi et l'instauration d'un véritable climat schubertien, léger et enjoué. Les musiciens londoniens passent pour des grands professionnels, leur compétence les pousse à se glisser comme des poissons dans l'eau dans ces musiques pas si évidentes à restituer avec vérité par leur mélange de bonhomie viennoise et de doute existentiel.

(1857-1934) : In the South / Alassio, ouverture op. 50 ; Variations sur un theme original Enigma op. 38 ; Symphonie n°1 en la bémol majeur op. 40. Philharmonia Orchestra, direction : Sir Andrew Davis.

On descend d'un sérieux cran avec ce concert Elgar conduit de manière excessivement routinière par un des petits jours. En l'absence de vision d'ensemble, le chef se contente de diriger avec brutalité ses musiciens. Ces lectures alternent effets sonores et tunnels à l'image d'une fort décevante symphonie n°1. Par ailleurs, on se pose des questions sur les choix éditoriaux des concerts du Philharmonia. Pourquoi éditer de tels concerts soporifiques (le concert de Charles Dutoit de la dernière série n'était pas folichon non plus) alors que la phalange est dirigée par un chef de la trempe de Christoph von Dohnanyi !

Benjamin Britten (1913-1976) : Four Sea Interludes extraits de Peter Grimes ; Bohuslav Martinu (1890-1959) : Concerto pour piano n°4 « Incantation » ; Serge Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n°5 en si bémol majeur op. 100. , piano ; BBC Symphony Orchestra : direction :

La saison des Proms 2007 est largement documentée par des concerts du BBC Symphony. Connaissant la passion de nos voisins anglais pour cette manifestation, on suppose que ces titres sont principalement destinés au marché insulaire. Cela étant, le parcours commence très fort avec un concert absolument renversant de dans un programme cosmopolite bien sympathique. Dès les premières notes des Interludes marins de Peter Grimes, on est happé par la tension et le maelström imposés par le chef et l'orchestre sonne avec gravité et profondeur. La virtuose tempête finale emporte, quant à elle, absolument tout sur son passage. C'est sans aucun doute avec le dernier concert de Bernstein (DGG) et le disque de Paavo Jarvï (Telarc), la plus impressionnante version de la pièce. On continue sur des cimes avec un concerto pour piano de Martinu parcouru avec pugnacité et précision par un soliste inspiré et un chef attentif. Mais l'autre choc du concert réside dans une interprétation très engagée de la symphonie n°5 de Prokofiev. Pas de vision décorative, mais un ton épique et ravageur porté, tel un rouleau compresseur, par le poids de l'histoire. La discographie est assez relevée, mais ce concert peut s'y faire une jolie place.

Rodney Bennett (né en 1936) : Quatre poèmes de Thomas Campion ; (né en 1959) : Concerto pour violon. , violon. BBC Symphony Chorus, direction : Stephen Jackson ; BBC Symphony Orchestra, direction : .

Les Proms accordent une très grande place à la musique contemporaine et il est fort satisfaisant de voir ces concerts en téléchargement accorder une audience éditoriale aux créateurs de notre époque. Mais l'on peine à trouver un intérêt aux Quatre poèmes de Thomas Campion pour chœur a capella de Rodney Bennett compositeur réputé pour ses musiques de film et ses performances de Jazz. Cet ancien élève de Boulez (!) livre des pièces bien écrites, mais purement décoratives. L'intérêt de ce concert réside dans le concerto pour violon d'. Déjà gâtés par l'histoire de la musique, les violonistes sont à la fête depuis l'an 2000 avec pas moins de trois partitions qui enrichissent avec merveille leur répertoire : The Dharma at Big Sur de , le Concerto de Magnus Lindberg et cette présente partition créée en 2002. En trois mouvements (aux titres très baroques de récitatif, aria et gigue), la pièce, d'une petite vingtaine de minutes, séduit par la finesse et l'exquis raffinement de ses timbres. Cette musique pure semble flotter en apesanteur alors que l'orchestration refuse tout effet factice et gratuitement démonstratif. C'est simple mais très beau et beau et poétique.

(1918-1958) : Portmouth Point ; Eward Elgar (1857-1934), Concerto pour violoncelle en mi mineur op. 85. Paul Watkins, violoncelle ; , direction :

Ce concert, 100 % anglais n'apporte pas de commentaires particuliers. Le Concerto pour violoncelle est servi avec professionnalisme par le violoncelliste anglais et l'ouverture Portmouth Point est une jolie pièce, assez jubilatoire, mais au fond tout cela semble bien secondaire. De Walton, on aurait aimé du plus costaud comme la redoutable Partita et pour Elgar la discographie est barrée par une bonne douzaine de références incontournables qui font massivement ombrage à cette prestation.

(1862-1934) : A Song Summer ; (1905-1998) : Triple concerto pour violon, alto et violoncelle. BBC Symphony Orchestra, direction : Sir Andrew Davis

Après les déconvenues du concert Elgar avec le Philharmonia, on était assez craintif de retrouver . Mais, fort concentré, le chef anglais parvient à imposer un climat rêveur au superbe Song Summer de Delius. Très peu joué, le triple concerto de Tippett est une belle découverte, bien servi par des solistes inspirés (dont le nom n'est hélas pas mentionné).

Avec un concert du BBC symphony absolument prioritaire, un concerto pour violon contemporain de haute tenue et un concert Schubert assez passionnant et sans compter avec les délires de Maazel à New-York, il y a de belles affaires à faire dans cette floraison d'automne. Rendez-vous donc sur : virginmega.fr, fnacmusic.fr ou iTunes music store France.

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Franz Schubert (1797-1828) : Symphonies n°2 en si bémol majeur et n°5 en si bémol majeur D. 485 ; Sonate pour piano en la majeur n°13 D. 664. Philharmonia Orchestra, direction et piano : Andras Schiff.

 
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