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Furtwängler dirige Beethoven (enregistrements de 1943 à 1949)

Il s’agit aujourd’hui des enregistrements des années de 1943 à 1949 d’un compositeur cher au cœur de Furtwängler ; Beethoven. Nous avons l’occasion de découvrir la Symphonie N°4 sous trois variantes différentes, d’abord avec et sans public en 1943. Le troisième enregistrement est incomplet, mais permet d’entendre les intentions du grand chef en pleine guerre. Époque qui lui a permis d’être encensé d’une part, et « tué » de l’autre par les critiques : sans que ceux-ci connaissent les aspirations profondes de ce grand artiste, qui étaient de transmettre sa colère intense et son impossibilité d’exister dans un monde absurde.

Nous entendons également l’ouverture de Coriolan opus 62, l’histoire inachevée d’un héros (sur un thème différent de celui de Shakespeare), dont les sentiments intenses et forts font penser selon nous à la Huitième Symphonie de Schubert. Si l’une est inachevée, l’autre ne connaît pas de fin. Furtwängler nous en propose une lecture vigoureuse qui révèle ses propres exceptions.

Ce coffret original propose aussi un enregistrement « live » du fameux Concerto pour violon, avec un musicien qui n’a rien a envier aux interprètes de grande renommée de maintenant et d’hier : il s’agit d’Eric Röhn. Le jeu est posé, maîtrisé ; une vivacité se dégage de l’orchestre, au tempo métronomique – mais très prenant et intense. Le son des cordes de l’époque est un peu acide, mais sa texture en est intéressante. Même si un petit décalage s’entend entre le violon et l’orchestre de temps à autre, le jeu de Röhn est grandiose. Une interprétation très carrée, où « Furt » laisse le violoniste s’exprimer pleinement.

Le troisième disque nous rend Egmont en 1947 à Berlin. Un héros luttant pour la liberté, Beethoven, compositeur de son temps, nous révèle les aspirations de tout un peuple qui a soif de liberté sous l’impulsion d’un Napoléon – que le grand Ludwig du reste réfutera plus tard. C’est le retour sur la scène de Furtwängler, avec la Cinquième et un « extra », une Leonore II de 1949. Ces gravures constituent un témoignage historique important, qui se doit de figurer dans toute bonne discothèque !

Pour vous les procurer, il faut cotiser à la Société qui ne vit que par ses membres afin de réaliser ces remarquables reconstitutions du temps passé.

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