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Jean Ferrandis – La flûte enchanteresse

Afin de mieux faire connaître les œuvres de Carl Philippe Emmanuel Bach, le plus célèbre des fils de Jean-Sébastien, la maison Europe-Art vient de sortir un CD avec le flûtiste , accompagnant l'orchestre de chambre Saint Christophe de Vilnius. Carl Philippe Emmanuel Bach vit le jour en 1714. Second fils du Cantor de Leipzig, il a composé une grande quantité d'œuvres qui sont encore, pour la plupart, méconnues du grand public. Pourtant, le talent du fils n'a rien à envier à celui du père. Sur cet enregistrement sont proposés deux concertos (en ré mineur Wq.22/H.426 et en sol majeur Wq.169/H.445), ainsi que la sonate pour flûte seule en la mineur Wq.132/H.562.

Le soliste est le jeune mais néanmoins talentueux flûtiste . Doué, il l'est, cela va sans dire, à tel point que Léonard Bernstein dira de lui : « C'est Pan lui-même ! » L'artiste doit certainement aimer s'entourer de mystère, car peu de renseignements filtrent sur sa carrière. On sait simplement qu'il fit de brillantes études à Lyon et qu'il remporta de nombreux prix internationaux. Il se produit dans le monde entier et enseigne à l'Ecole Normale Supérieure de musique. Pour présenter ces œuvres de Carl Philippe Emmanuel Bach, l'artiste est accompagné de l'orchestre de chambre Saint Christophe de Vilnius. Composée de jeunes musiciens, la formation fut crée en 1994 et possède un répertoire riche et varié. Tout comme le soliste, l'orchestre a de nombreux concerts à son actif. Il est placé sous la direction de Donatas Katkus, qui est le fondateur de l'orchestre.

Le CD débute par le Concerto en ré mineur pour flûte et orchestre Wq.22 (H426), transcription d'un concerto pour clavier et orchestre. Pour son interprétation (et plus précisément celle du 3ème mouvement), le soliste doit faire preuve d'une très grande maîtrise de son instrument. nous donne une preuve de son immense talent, en se jouant des difficultés de la partition avec une facilité déconcertante. Morceau de bravoure, ensuite, avec la sonate pour flûte seule en la mineur Wq.132 (H.562), la plus célèbre des sonates pour flûtes de Carl Philippe Emmanuel Bach. Composée en 1747, elle demande, elle aussi, une très grande virtuosité de la part de son interprète ; celui-ci doit utiliser toutes les ressources de son instrument, passant des notes les plus graves aux sons les plus aigus. L'exercice se complique encore en deuxième et troisième mouvements, des allegros, mais le ton est donné dès le « Poco Adagio » du début. Enfin, dernière œuvre enregistrée, le Concerto pour flûte et orchestre en sol majeur Wq.169 (H.445). Lui aussi est la transcription d'un concerto pour orgue (ou clavecin) et cordes, composé en 1755. Là encore le flûtiste doit faire preuve de tout son talent pour l'interprétation de sa partition, qui est la transcription littérale de celle, originelle, pour clavecin.

Excellentes prises de son et bonne post-production donnent un produit de qualité remarquable, mettant en valeur ces trois œuvres de toute beauté ainsi que le jeu des artistes. Le CD est accompagné d'un livret en français, anglais, allemand et japonais, présentant le compositeur, les œuvres enregistrées, l'orchestre, le directeur et le soliste. Seule – petite – critique que l'on peut formuler, le lecteur reste un peu sur sa faim quant à la biographie de Jean Ferrandis. Mais l'effet est certainement voulu, la star de la flûte aimant s'entourer de mystère.

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