Les auditeurs ont beaucoup de chance de pouvoir entendre aujourd'hui la Quatrième Symphonie de Dimitri Chostakovitch (1906-1975).
Composée en 1936, l'œuvre ne fut pas tout de suite exécutée en public. Il faudra attendre Décembre 1961 pour que l'œuvre soit crée sous la baguette de Kyrill Kondrashin à Moscou et surtout la reconstitution de la partition à partir d'un arrangement pour deux pianos et des parties orchestrales, le texte original ayant sans doute été perdu au cours du siège de Leningrad (1941-1944).
Qualifiée de déconcertante et d'énigmatique, cette œuvre n'est pas la plus connue ni la plus jouée des symphonies du compositeur russe. Peut-être est-ce dû à son abord assez mal aisé. La partition est constituée d'évènements musicaux qui se succèdent de manière assez abrupte, nous faisant penser à une poupée désarticulée. Son exécution demande une grande maîtrise technique de la part de l'orchestre tant le texte est dense et les coloris sonores divers. Nous ne pouvons dès lors que saluer la performance réalisée par Valery Gergiev et son orchestre. La lecture de l'œuvre par le chef russe est claire et limpide rendant la symphonie très compréhensible pour l'auditeur. La démonstration faite est d'autant plus impressionnante que l'enregistrement a été enregistré en « live ». Durant plus d'une heure, l'auditeur se retrouve totalement submergé par une musique d'une rare violence. Reflet d'un monde disloqué cette œuvre ne peut pas nous laisser indifférent. Nous ressortons fatigués, usés après l'écoute d'une telle musique, mais comblés …
Attention, ce disque est un SACD (Super Audio CD). Il n'est donc pas forcément compatible avec tous les lecteurs de disques, même si l'étiquette de la pochette nous affirme le contraire.