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Le Baron Tzigane, noblesse sans arbre généalogique

Ce Baron Tzigane constitue sans nul doute l’opérette la plus aboutie de Johann Strauss Fils. Sur une intrigue finalement assez mal ficelée, le livret se perdant dans de nombreuses petites histoires complexes et annexes, Strauss composa des ensembles brillants (le fameux Chœur des Bohémiens) et des mélodies dont la teinte « magyare » assura la célébrité jusqu’à nos jours.

Les références discographiques dans cette œuvre sont nombreuses, du vétéran Krauss (Decca), jusqu’à l’audacieux Harnoncourt (Teldec). Dans ce contexte, drôle de publication que celle que nous propose Integral Classic. Une version française, adaptée par Laffrique, avec de nombreux numéros manquants et une « réalisation » pour le moins… désuette ! Et l’on est en droit de se demander en effet ce qu’un tel enregistrement, issu des archives de l’O. R. T. F. nous apporte. Textes surannés, voix ayant bien mal vieillies et peu à propos ici, direction qu’on qualifiera de « coutumière » pour ne pas être malséant…

Il était courant à l’époque de faire jouer ces opérettes viennoises – et même les plus grands opéras d’ailleurs – dans la langue des spectateurs. Mais à l’heure actuelle, cette habitude est fort heureusement passée de mode. Las des adaptations bien faibles en comparaison avec les textes originaux, les directeurs de théâtre sont en effet revenus aux versions initiales. Et quand bien même une telle démarche peut encore se justifier sur scène, afin de faciliter la compréhension du livret aux spectateurs, au disque, celle-ci semble bien vaine… On ne s’attardera donc pas sur un enregistrement qui non seulement n’apporte rien à la discographie de l’ouvrage, mais donne une bien mauvaise image des musiciens y ayant participé. On regrettera même amèrement la grande époque de l’Orchestre Lyrique, sous la direction de Gressier tant sous la direction de Sibert cet orchestre semble avoir perdu ses qualités passées, son « âme »… Et son répertoire !

Alors, Messieurs les éditeurs, plutôt que de nous proposer ceci, s’il vous plaît, rendez-nous ces opéras comiques et opérettes français qui firent la renommée de cet ensemble dans les années 50 et au début des années 60… Où sont passés les Lakmé, Médecin malgré lui ou Phryné ?

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