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Souvenir, souvenir quand tu nous tiens…

Il était rare de voir de nos jours un « vrai » sextuor et non un regroupement de musiciens qui décident de jouer ensemble pour l’occasion. Mais aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas. Les musiciens de cet ensemble, crée en 1979, se sont séparés et il ne nous reste que leurs enregistrements en guise de lot de consolation. Souvenir donc puisque le présent disque est l’un des derniers du sextuor.

Du Souvenir de Florence, Piotr Ilitch Tchaïkovsky disait « C’est effrayant à quel point je suis content de moi… ». Il faut avouer qu’il avait raison de s’estimer heureux de son travail. Fruit d’une réflexion de plusieurs années et de remaniements, l’œuvre fut crée en 1892 alors que les premières moutures remontent en 1890. Finesse de l’écriture où les voix des instruments se combinent de façon subtile, des thèmes plus magnifiques les uns que les autres se succèdent ; en bref une pièce superbe mais très difficile techniquement à mettre en place car le compositeur a su tirer parti de toutes les possibilités qu’offre une formation de six musiciens.

Moins connu que l’œuvre précédente, le sextuor à cordes de Rimsky-Korsakov n’en est pas moins redoutable. Le compositeur à su tirer le meilleur parti de l’art du contrepoint, sans jamais pourtant tomber dans l’écueil de l’académisme. Prouesse donc du compositeur, mais aussi du Sextuor à cordes de Vienne qui nous fait une démonstration de tout son art avec ce disque. Démonstration technique, mais aussi musicale. Aucun effet n’est gratuit, aucun ralentis trop « poussif ». Il y a une grande fluidité dans la façon de jouer du Sextuor, récompense de plusieurs années de travail en étroite collaboration.

Il y a une certaine nostalgie qui se dégage de cet enregistrement, un parfum de fin qui nous le rend encore plus appréciable ; souvenir d’un art du sextuor pourrait être le sous-titre de ce disque.

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