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Pour faire connaissance avec John Corigliano

bénéficie d'une large renommée internationale dont le socle semble reposer sur une esthétique moyenne, une sorte de patchwork stylistique, en accord non conflictuel avec un vaste pan de la culture américaine.

Qu'il s'agisse de sa Symphonie n°2 pour orchestre à cordes composée en 2000 ou encore de la Suite pour violon soliste, timbales, percussion, harpe et cordes destinée à l'illustration du film « The Red Violon » (1997), l'auditeur doté d'un certain bagage référentiel identifiera sans difficulté majeure une bonne douzaine d'emprunts, d'agencements ou de métamorphoses, parfois à peine masquées de grands classiques musicaux.

Dans le cas contraire, l'écoute, la plupart du temps agréable et consonante, donnera l'impression d'un discours contemporain pour le moins tempéré et abordable. La Symphonie n°2, structurée en 5 mouvements, s'avère donc être une partition protéiforme reposant sur une relative incertitude du discours où l'on perçoit majoritairement la marque d'un Dutilleux par exemple. L'autre partition, peut être plus homogène et attrayante, ne saurait masquer la place réservée à certains devanciers aussi prestigieux que l'Allemand Max Bruch ou l'Américain Samuel Barber. de Montréal, dirigé par , s'engage à fond dans la défense de ces deux œuvres bariolées, plaisantes, certes non visionnaires mais cependant tout à fait en accord avec la tendance actuelle visant à davantage de lisibilité et de recherches orientées vers l'apaisement de l'auditeur. Le violon solo d' pour la musique du film propose une sonorité chaleureuse, décidée et chatoyante.

Pour ceux qui jusqu'à présent n'auraient pas eu l'heur de faire connaissance avec ce CD, authentique excursion entre méditation harmonieuse et clusters déchaînés, entre dépouillement et pathos, constitue une occasion à saisir.

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