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Die Zauberflöte, le tablier ne fait pas le maçon …

Pour le 250e anniversaire (en avance) de la naissance de Mozart, la Franc-Maçonnerie se devait de célébrer l'événement et c'est en ce dernier week-end d'octobre – sur l'initiative de – que se déroulait un événement rare.

Une « tenue blanche ouverte » proposait aux néophytes une Initiation sur le thème de La Flûte Enchantée dufrère . Ce dernier – initié à Vienne le 14 décembre 1784 au rang d'Apprenti dans la loge de « La Bienfaisance » – devient en peu de temps Compagnon et, quelques mois plus tard, accède au rang de Maître pour ce qu'il aura apporté en créations pour le Temple. Son maître spirituel en musique – le fameux « Papa Haydn » – frappera à la porte du temple bien après son « petit protégé » ainsi que le fera son propre père Leopold.

Die Zauberflöte a été écrit alors que Mozart vivait sa dernière année. Nous pouvons, sans conteste, admettre qu'il n'est plus un Apprenti. La subtilité du rite initiatique dans les différentes versions qui ont pu être proposées jusqu'alors, survolent cet aspect plus que de le mettre en avant.

En dehors de toute polémique, c'est bien dans l'enceinte d'un temple historique tel que « Les trinitaires » – appartenant à la Grande Loge de France – que pouvait se dérouler cet événement. Cette salle sonne d'ailleurs merveilleusement bien. Il faut dire que le lieu, qui est aussi un des musées de la Franc-maçonnerie, en impose par ses nombreux symboles philosophiques (NDLR : N'oublions pas qu'il existe aussi d'autres obédiences qui sauront satisfaire chaque âme orpheline en recherche de sa pierre philosophale).

nous a offert une Flûte magique par sa mise en scène méticuleuse et sa participation active. Il n'est pas simple de monter un opéra où tous les grands noms de la musique ont déjà pu se faire une place. L'essentiel était de présenter une « planche » aboutie, avec humilité. Les femmes ont été soutenues par le Grand Orient dès le XVIIIe siècle pour constituer leur propre obédience. Voltaire sera un des premiers novateurs du genre à suivre cet esprit de parité qui aujourd'hui fait rayonner encore la Femme dans cet esprit de la philanthropie. C'est, à notre connaissance, une des rares interprétations qui soit fidèle au rite de l'initiation d'un Apprenti maçon. Tous les ingrédients nous ont été fraternellement proposés comme ce fameux « passage sous le bandeau »qui aborde l'affrontement aux quatre éléments, l'Eau, l'Air, le Feu, la Terre. Puis est proposé l'abandon du monde candide pour la lumière philosophique.

Bien que le public, plus initié que néophyte était au rendez-vous, Tamino nous a offert un grand moment d'émotion dans sa propre interprétation. Du côté de la « partition » le manque de répétitions ne nous a pas échappé. Nous reconnaissons un travail de titan et saluons grandement la prestation de tous les artistes essentiellement non initiés à ce type de représentation. Nous décernons un coup de cœur à Elisabeth Baz qui nous a donné une grande et belle Pamina, une voix à suivre, assurément!

La salle pleine à craquer a salué cette réussite maçonnique.

Crédit photographique : © Jean-Luc Couesme

Lire notre entretien avec :

Nathalie Labry, une flute enchantée maçonnique

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