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A Leroy Anderson Christmas : La féerie de Noël rehaussée par la magie de Leroy Anderson

« C'est magnifique! », pourrait-on dire de ces enregistrements, évoquant le titre d'une célèbre chanson de Cole Porter, un autre grand de la musique dite légère en Amérique. Si pour la fête la plus magique de l'année vous êtes en quête d'enregistrements de Noëls populaires et traditionnels dans des arrangements scintillants aux harmonisations subtiles et parfaites, alors ce CD est pour vous.

Le sympathique compositeur américain (1908 – 1975), l'un des maîtres du genre avec Roger Roger en France (voir notre dossier le concernant) et Robert Farnon en Angleterre, naquit de parents suédois le 29 juin 1908 à Cambridge dans le Massachusetts, et fit ses études musicales à l'Université de Harvard, où il eut notamment pour professeurs Georges Enesco et Walter Piston. Nanti d'un diplôme d'honneur et étudiant pour un PhD en langues germaniques et scandinaves, préféra d'abord se consacrer à l'enseignement des langues : en plus du suédois et de l'anglais, en linguiste doué, il maîtrisait le danois, le norvégien, l'islandais, l'allemand, le français, l'italien et le portugais, mais comme tous étaient conscients de ses extraordinaires dons musicaux, le jeune musicien renonça finalement à la sémantique pour retourner à la musique. Pendant une quinzaine d'années, il réalisa un très grand nombre d'arrangements pour Arthur Fiedler et son célèbre Boston « Pops » Orchestra. En 1938 il soumit à Fiedler sa première composition intitulée Jazz Pizzicato qui, jouée peu après en « bis », devint du jour au lendemain un véritable succès dont s'emparèrent immédiatement tous les orchestres symphoniques américains. Encouragé par ce premier succès, Anderson consacra davantage de son temps à la composition, écrivant de délicieuses miniatures (Sleigh Ride, The Syncopated Clock, Belle of the Ball, Blue Tango, Forgotten Dreams, Serenata, Waltzing Cat et The Typewriter immortalisée par le sketch de Jerry Lewis), tout aussi bien que de la musique de ballet, des morceaux de jazz symphonique, ou encore des œuvres basées sur des thèmes folkloriques, telle la célèbre Irish Suite qui contient les non moins célèbres Last Rose of Summer (déjà immortalisée par l'opéra comique Martha de Friedrich von Flotow) et The Girl I left behind me. Son œuvre la plus ambitieuse est un magnifique Concerto pour piano et orchestre créé en 1954 par Eugène List en soliste et Anderson à la baguette.

La musique de a donc acquis une renommée internationale, et il est bon de pouvoir disposer en CD de tout ce que le compositeur a enregistré lui-même de ses propres œuvres. En fait ce CD tout récemment publié par la DECCA américaine intitulé « A Leroy Anderson Christmas » reprend les gravures enregistrées en 1959 par le compositeur lui-même de A Christmas Festival et des trois Suites of Carols, encadrées opportunément par deux versions de Sleigh Ride, l'une dirigée par Arthur Fiedler, l'autre par Leroy Anderson. Une Fête de Noël comporte les Noëls suivants qui s'enchaînent de la plus heureuse manière : Joy To The World ; Deck The Halls With Boughs Of Holly ; God Rest Ye Merry, Gentleman ; Good King Wenceslas ; Hark! The Herald Angels Sing ; The First Nœl ; Silent Night ; Jingle Bells et O Come All Ye Faithful. La Suite de Noëls pour Chœur de Cuivres comprend While By My Sheep ; In Dulci Jubilo ; Lo, How A Rose E're Blooming ; I Saw Three Ships ; From Heaven High I Come To You ; We Three Kings Of Orient Are et March Of The Kings. La Suite de Noëls pour Orchestre à Cordes est composée de Pastores A Belén ; It Came Upon A Midnight Clear ; O Little Town Of Bethlehem ; Bring A Torch Jeanette & Isabella ; Away In A Manger et Wassail Song. Enfin la Suite de Noëls pour Ensemble à Vents nous fait entendre Angels In Our Fields ; O Sanctissima ; O Come, O Come Emanuel ; O Come Little Children ; Coventry Carol et Patapan.

Il va sans dire que les interprétations du compositeur sont de référence : l'utilisation d'un orchestre anonyme bien équilibré, dont les musiciens ont été soigneusement choisis parmi les meilleurs des associations symphoniques américaines, un effectif qui n'est peut-être pas aussi ample que ceux des orchestres symphoniques traditionnels, tout cela contribue à des exécutions pétillantes, aériennes et aérées, aux tempos vifs et précis, qui enchantent constamment l'oreille (les vents sont vraiment splendides). Félicitons chaleureusement la Decca américaine d'avoir remis à la disposition des mélomanes le précieux héritage musical de Leroy Anderson par lui-même qui fait dorénavant partie du patrimoine musical mondial.

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