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Un anniversaire en beauté

Les 30 ans de L'ONP

Le Nouveau Siècle a fait le plein ce dimanche pour ce concert célébrant les trente ans de l' sous les caméras d'Arte. Le programme débute avec le clarinettiste dans un très beau et fraternel Concerto de Mozart. Les tempi des deux premiers mouvements sont amples, donnant une merveilleuse sensation d'équilibre à l'ensemble. L'orchestre met beaucoup de soin et de chaleur dans ses phrasés, et la clarinette de se fait douce et aérienne dans un Adagio rêveur et légèrement indolent. Dans le final, le clarinettiste ne musarde pas, menant rondement le mouvement, et se montrant très à l'aise dans les acrobaties de la partition, tout en restant d'une élégance parfaitement contrôlée. Deuxième œuvre au programme, l'Adagio de la Symphonie n°10 de Mahler vient confirmer, si besoin en était encore, l'excellence de et de son ONL dans la musique du compositeur viennois. Ils nous livrent un Mahler amer et inquiétant, aux sonorités dures et décharnées, à la luminosité très froide. Aucun sentimentalisme dans cette interprétation, mais un climat oppressant, sarcastique et désespéré. Excellente prestation des cors et des altos, très justement distingués par le chef au moment des saluts.

Après la pause, on reprend avec la pièce qui aurait dû à l'origine ouvrir le concert, l'Ouverture de fête de Chostakovitch, une composition de 1947 pour le trentième anniversaire de la Révolution d'Octobre. C'est une œuvre solennelle et brillante, un peu pompeuse, pas le chef d'œuvre de Chostakovitch, mais son rythme effréné et son ton victorieux et martial la rendent très entraînante, et son orchestration spectaculaire en fait une pièce idéale pour un orchestre à la recherche d'une œuvre de parade. Dernière œuvre de ce concert, la Suite n°2 tirée de Daphnis et Chloé, que nous avions déjà pu entendre par les mêmes en juin. Six mois plus tard, les impressions laissées par cette interprétation sont les mêmes : la nonchalance distanciée et la souplesse gracieuse de Casadesus y font merveille, la clarté de l'orchestre est un régal, et la flûte de Chrystel Delaval est d'une sensualité et d'un raffinement irrésistibles.

Deux bis sont offerts au public : la Danse hongroise n°1 de Brahms puis l'orchestration par Chostakovitch de Tea for two de Vincent Youmans sous le titre de Tahiti-trot. Le concert se termine sous les vivats d'un public qui a très chaleureusement remercié un orchestre et un chef qui depuis trente ans accomplissent au plus haut niveau leur mission musicale à Lille et dans toute la région Nord Pas-de-Calais. Souhaitons leur de continuer encore longtemps à partager l'émotion musicale avec leur nombreux public.

Une partie de ce concert (Chostakovich, Mozart et Brahms) sera retransmise le dimanche 19 février sur Arte et sur France Musique. Le reste du concert sera diffusé à une date non encore précisée.

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