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Une affaire de famille

SYD Records

Les dynasties musicales et familiales sont légion mais leur vraie pertinence musicale est inégale. Oïstrakh père et fils, les Menuhin ou la lignée des André n'ont pas connu la même fortune médiatique. Peu d'entre nous savait que Dimitri Sitkovetski avait un père et encore moins qu'il était fort apprécié d'abord en Russie puis à l'Ouest après avoir franchi le rideau de fer.

A l'instar de la « succession Celididache », les Sitkovetski sont soucieux du patrimoine sonore de leur illustre père fondateur. Les concertos de Tchaïkovski et de Sibelius nous reviennent ainsi dans de superbes éditions d'une qualité sonore remarquable.

C'est Sibelius qui s'impose de toute évidence et il faut bien admettre que d'Oïstrakh à Gidon Kremer, les violonistes russes (ou d'origine russe) ont souvent bien capté le langage particulier de cette œuvre majeure. Le Sibelius de Sitkovetsky brille d'un feu de glace, l'archet est intense, la rigueur constante.

Après une introduction orchestrale sur trémolos de cordes vraiment « nordique », le violon s'empare du discours musical et nous entraîne au pays de Sibelius, emmène l'auditeur au royaume de ces mélodies grinçantes, tourmentées et par instants majestueuses qui font de cet œuvre un des concertos majeurs de tout le répertoire. Peu importe alors que le chef soit un illustre inconnu (Nikolay Anosov) qui dirige pourtant la Philharmonie Tchèque. Le Tchaïkovski paraîtra plus académique, précis et pertinent mais empreint de si peu de folie slave que d'aucun voudront revenir à leurs Ferras, Stern et autres Mutter.

L'art de n'a pourtant pas fini de nous interpeller.

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