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Mūza Rubackyté, pianiste à suivre

Symfonieorkest Vlaanderen

Après plusieurs concerts au style novateur sous la direction d'Etienne Siebens, le SinfonieOrkest Vlaanderen renouait avec un style plus traditionnel avec le retour au pupitre de David Angus.

Début de programme stimulant avec les Danses de Transylvanie de Bartok, que le SOV joue avec la pointe de verdeur et de rusticité requise. L'orchestre accueille ensuite la pianiste pour jouer le concerto n°2 de Liszt. Mūza Rubackyte est une lisztienne confirmée, dont la discographie (chez Lyrinx) est essentiellement consacrée à ce compositeur, son enregistrement des Années de pèlerinage a d'ailleurs été très bien accueilli à sa sortie. C'est une pianiste au jeu élégant et fantasque, aux changements d'humeur brusques, qui passe en une fraction de seconde de la violence à la douceur, et qui cherche l'expression des sentiments avant la beauté du son. Elle s'attaque à la partition avec une volonté fière et un peu butée, comme si elle cherchait à provoquer l'orchestre à la combattre plutôt qu'à l'accompagner. Pour ce premier concert de la série, elle semble assez tendue, fait quelques fautes, mais son courage exalté, sa détermination, et la manière ardente et passionnelle dont elle enflamme le finale forcent le respect et l'admiration. Une pianiste à réentendre, qui confirme l'excellent niveau des solistes invités cette année par le SOV (Wispelwey, Samoshko, Horigome, …).

Deuxième partie de ce concert avec la Symphonie n°5 de Dvorak, un compositeur dont une symphonie au moins est donnée chaque saison par le SOV. Le SOV et son chef honoraire se montrent très à l'aise dans l'univers pastoral et bohémien de cette œuvre, livrant un premier mouvement ferme et enjoué, à la rythmique un peu raide peut être. L'Andante con moto est délicat et nostalgique, mais la conduite du second épisode n'est pas assez dansante, et on perd un peu le fil de ce mouvement à la simplicité trompeuse. L'Allegro scherzando est par contre parfaitement réussi, gai, bondissant, et tonique, avec des vents charmeurs dans le trio. Le dernier mouvement manque un peu de mordant au niveau des basses, mais les variations du climat sont rendues avec beaucoup de maîtrise, et la coda est enflammée et particulièrement entraînante. Le SOV fait une très belle prestation d'ensemble : bonne tenue des vents, cors à la sonorité assez rustique, mais au jeu marquant, non standardisé, cordes au son un peu maigre, mais très disciplinées et assez souples. En bis, encore une Danse hongroise de Brahms ! Il serait vraiment temps que les orchestres trouvent autre chose à mettre à leur répertoire.

Crédit photographique : © DR

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